Winter Break

Chapitre 33

Samedi 25 Février 2023 - 8h30 - Nice

POV Juliette

- Juliette... Je suis désolé, je t'assure que ça n'a pas été un choix facile mais on a été obligé. Les restrictions budgétaires nous impose de nous séparer de quelqu'un...

- Les restrictions budgétaires ne seraient-elles pas une excuse pour me mettre à la porte, Matt ?

- Non Juliette, je t'assure que non... Je... T'es une grande perte pour l'équipe...

- Te fatigues pas, j'ai pas besoin de plus...

J'en reviens pas, je suis virée.

Je suis partie en claquant la porte sans me retourner. L'excuse des restrictions budgétaires me semble trop simple, j'aurais préférée qu'ils soit honnêtes...

Je sais pertinemment la raison de mon licenciement mais il ne peuvent pas me le dire explicitement parce que je pourrais me retourner contre eux et ça pourrait leur coûter cher, très cher. 

***

POV Lando

Je suis encore installé dans le lit quand j'entends la clé dans la serrure et la porte qui se referme violemment.

- Ju', c'est toi ? Je ne m'attendais pas à te revoir si vite, dis-je.

Elle ne me répond pas. Je décide de me lever pour aller vérifier que tout ailles bien.

Quand j'arrive, je la vois allongée sur le dos dans le canapé avec le visage entre ses mains.
Je reste dans l'encadrement de la porte.

- Ça va ? demande-je.

- Je suis virée... me dit-elle.

- Pardon ?! Mais... pourquoi ?

- Officiellement ou officieusement ? dit-elle avec haine. Parce que officiellement c'est à cause des restrictions budgétaires...

Elle se lève et commence à ranger ses affaires qu'elle avait emmené pour travailler.

Toujours dans l'encadrement de la porte durant toute notre conversation, je m'approche d'elle pour l'interrompre et la prend dans mes bras. Elle ne dit rien et m'enlace.

- Ce cancer me pourrit la vie jusqu'au bout, marmonne-t-elle.

- Ooh Juliette...

- Pardon, me coupe-t-elle, je ne disais pas ça pour toi... Mais c'est à cause de ça qu'il m'ont mise à la porte...

- Je peux te poser une question ? demande-je.

- Je t'écoute, me dit-elle en reprenant ce qu'elle était en train de faire.

- Pourquoi tu ne reprendrais pas la compétition ? Au moins tu arrêteras de courir après le journalisme et c'est le journalisme qui te courira après.

- T'en a d'autres des questions cons parce que t'as l'air bien parti... Désolée, je...

Vexé par sa réflexion, je me dirige vers la chambre pour me changer. Je prend une veste mais elle m'arrête.

- Attends, Lando, tu fais quoi là ? me demande-t-elle. S'il te plaît... Excuse-moi, je n'avais pas l'intention de te blesser.

- Je vais faire un tour, pour évacuer mes idées à la con, dis-je en me dirigeant vers la porte.

- Putain, Lando ! On peut en discuter, non ? me dit-elle en me retenant le bras.

- On en discutera plus tard, je préfère sortir avant de dire des choses que je vais regretter...

Je me rapproche d'elle et lui dépose un baiser sur la joue puis je sors. Si on en avait discuté dans l'immédiat, j'aurais dis des choses blessantes que je ne penses pas.

Mais sa remarque était blessante, je veux juste qu'elle y réfléchisse et j'ai juste besoin de me calmer.

POV Juliette

Je ne sais pas ce qui m'a pris. Sa question n'était pas si bête que ça. Je pense que je suis énervée par rapport à mon boss enfin ex-boss. Il était là, sa question ne m'a pas plu, je m'en suis prise à lui. Mais qu'est-ce que je peux être débile...

*Charles : J'espère que t'as une explication, Juliette.*
*Juliette : C'est-à-dire ?*
*Charles : Lando est à la maison.*

Fallait s'en douter... Je déteste que Charles s'occupe de mes affaires mais là c'était plus que prévisible. Lando est son ami... Charles me connaît très bien...

Je n'ai en aucun cas envie d'en discuter avec lui, ce ne sont pas ses affaires. Je sais qu'il ne lâchera pas l'affaire mais je ne veux pas en parler maintenant.

Je ne réponds pas à son message et j'ouvre la conversation avec mon père.

*Juliette : T'es dispo ?*
*Papa : Oui, tu veux qu'on se rejoigne quelque part ?*
*Juliette : Merci. Je t'envoie l'adresse.*

***

En ouvrant la porte, mon père ne sait vraiment comment réagir, doit-il m'embrasser, me prendre dans ses bras, juste me dire bonjour et entrer. Je sens son hésitation alors je prends les devants.

Je me colle contre lui. J'en ai besoin et il ressent. Il me serre à son tour et pose ses lèvres sur mon crâne. Je finis par l'inviter à entrer.

- Comment tu vas ? demande-t-il.

- Ça peut aller, lui répond-je.

Il ne dit rien et m'observe, il a bien compris que quelque chose n'allait pas. Je finis par craquer et lui raconter mon licenciement et ma dispute avec Lando.

- Mais Juju, je croyais que ton traitement était terminé depuis le temps... me dit-il.

- Oui mais entre temps j'ai eu un cancer du sein donc rebelote...

- Mais pourquoi... pourquoi tu ne nous as rien dit ? demande-t-il les larmes aux yeux.

- Papa, je crois que je n'étais pas vraiment votre priorité avec maman... Ça n'aurait rien changer à la situation.

- Je vois... Je...

- Papa, le coupe-je, tu m'as tellement blessé, je t'en veux encore beaucoup mais tu me manques, je veux que ça change mais ça ne se fera pas du jour au lendemain sache le.