Winter Break

(3) Chapitre 22

Jeudi 02 Mars 2028 - 17h - Nice

POV Juliette

Plutôt que de rester seule à l'appartement, je décide d'aller chez Marie après l'avoir appelé.

J'arrive en face de la porte de son appartement avec Rose en écharpe et mes gros sacs que je dépose à mes pieds.

Je sonne et Marie m'ouvre après un petit instant.

- Oooh... ma Juju, dit-elle me voyant.

Je sais que j'ai une sale tête. Très peu coiffée, des cernes de six pieds de long, très mal habillée et faux sourire.

- T'es sûre que je ne te dérange pas, Marie ?

Elle ne dit rien, soupire légèrement et récupère mes sacs avant de m'attirer à l'intérieur.

- Premier jour sans Lando, c'est ça ? demande-t-elle.

Je hoche la tête, presque honteuse.

- Je n'y arrive pas... Je suis nulle, dis-je en m'asseyant sur le canapé.

- Eh, oh, Ju', me coupe-t-elle en se joignant à moi. Élever un enfant c'est dur. Rose est encore toute petite, c'est normal d'avoir du mal.

- T'as pas l'air d'avoir du mal, toi...

- Juliette ! La vérité, c'est que tout le monde galère mais que personne n'en parle.

- Mais...

- Tu sais quoi, me coupe-t-elle de nouveau. Vous allez rester ici, jusqu'à ce que ton mec revienne, on va bien s'occuper de vous, ok ? Fais-moi voir cette petite, dit-elle.

Je ricane légèrement en observant Rose tout en posant ma tête sur son épaule.

- Merci, Marie...

En voyant que je suis totalement HS, Marie me propose d'aller m'installer dans la chambre. Encore et toujours la chambre que j'occupais lors de notre colocation, qui n'a pas changé.

- Pourquoi tu n'as jamais défait ma chambre, demande-je.

- Je savais que tu en aurais besoin un jour, se moque-t-elle. Et puis, je te rappelle qu'il y a trois chambres ici, donc Eliott à sa chambre...

- Très drôle, merci.

- Pardon, c'est vrai tu n'as pas la tête à rire.

Je dépose mes sacs et récupère Rosie des bras de Marie. Je la change et l'installe sur le dos, à mes cotés. Je m'allonge sur le ventre et pose une main sur le sien. Elle a pris l'habitude de s'endormir avec une de nos mains sur son ventre. Je l'observe, je ne peux m'en empêcher.

- Ju'... dit Marie doucement en passant la tête par la porte. Elle ne va pas s'envoler, dors, repose-toi.

Je lui souris légèrement et je m'endors presque aussitôt. C'est après près de deux heures que je finis par me réveiller mais je me rend compte que Rose ne se trouve plus à mes côtés.

Mon premier reflex est d'aller vérifier qu'elle soit bien avec Marie. Je suis soulagée quand je les vois toutes les deux avec Eliott et Raphaël dans le canapé.

Je laisse échapper un soupire de soulagement en m'asseyant sur un bord du canapé.

- Elle commençait à s'agiter... et tu dormais si bien, j'ai préféré m'en occuper, se justifie Marie. Je ne voulais pas te faire peur, excuse-moi.

- T'inquiètes pas, ça va... Je te remercie.

Elle se lève et dépose Rose dans mes bras. Je ne peux m'empêcher de l'admirer, ses traits si purs et si angéliques.

- Plus je la regarde, plus je me dis qu'elle te ressemble autant que Lando. Pourtant au début, elle lui ressemblait plus, dit-elle.

Je lève le regard vers elle avec un léger sourire.

- Ça ne lui empêche pas d'avoir une tête d'ange, se justifie-t-elle.

- Ça veut dire quoi ça, me moque-je.

- Nan mais parce que... Fin je veux pas te vexer, je veux dire... bégaye-t-elle.

- Je rigole, ma poulette. Je t'embête, me moque-je.

Vendredi 03 Mars 2028 - 14h - Nice

POV Lando

{...}

- Mais t'es pas du tout à l'appartement, là, me moque-je.

- Démasquée... Je... Marie m'a proposé de venir, dit-elle.

- Parce que tu l'as appelé...

- Oui. Parce que je n'y arrive pas vraiment toute seule, avoue-t-elle.

- Juju, c'est pas vrai... la rassure-je. T'es parfaite avec Rosie, elle a tout juste un mois, c'est normal...

- Je sais, me coupe-t-elle.

Je comprend qu'elle ne veux pas en parler davantage alors je change de sujet.

- Montre-la moi...

- Elle dort, dit-elle en tournant le téléphone.

- Mon bébé d'amour...

Mes lèvres affichent un grand sourire puis elle retourne le téléphone face à elle.

- Je vais vous laisser, beauté...

Elle hoche la tête timidement et son sourire s'efface.

- Je t'appelle demain, de toute façon... En attendant, tu fais pleins de bisous à Rose, d'accord ?

- Ouais... À demain. Je t'aime.

Je savais que Juliette n'était pas au top de sa forme. C'est ce qu'on appelle une dépression post partum. Nous étions au courant que ça pouvait arriver. Mais j'aurais voulu être présent plus longtemps avec elle.