𝟹𝟽. 𝚁𝚎̂𝚟𝚎 𝚎𝚝 𝚌𝚊𝚞𝚌𝚑𝚎𝚖𝚊𝚛.

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(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)






"Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle."
Émile Zola.





𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.

🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.






𝟥𝟩. 𝖱𝖾̂𝗏𝖾 𝖾𝗍 𝖼𝖺𝗎𝖼𝗁𝖾𝗆𝖺𝗋.




Ghost.





— J'ai pensé à un truc...

— Oh, faites-le taire, par pitié, soufflé-je amusé.

— Fais chier ! rouspète-t-il en tapant contre le réservoir de kérosène.

Reece se met à râler en mâchant bruyamment son chewing-gum.

Ses lunettes de soleil noires posées sur son nez le rendent encore plus con qu'il en a l'air. Il se met à insulter, sans s'arrêter, la pompe à fuel qui fonctionne mal depuis trois jours.

La base militaire est assez agitée ce matin. Des groupes de soldats se dépêchent, d'autres vérifient leur équipent et son déjà lourdement vêtus.

On est à quelques minutes d'une l'opération de reconnaissance qui était prévue depuis des semaines.

Une jeep passe à côté de nous, et soulève un petit nuage de poussière sur mes bottes.

En entendant la voix de Reece, mon attention se reporte sur lui.

Le générateur d'électricité est bientôt à sec, et il a besoin d'être alimenté.

Reece donne des coups secs et brutaux contre la presse. Mon regard passe de lui à Lyle et Austin qui font partie de notre division. Ils sont tous les deux en train de regarder le carnage que Reece est en train de faire avec la pompe. Je me retiens de rire en jouant avec le cure-dent qui pend sur mes lèvres.

— Bon, t'as pensé à quoi, budall ? On n'a pas le temps là.

Reece se tourne vers moi, un sourire en coin, les yeux pétillants de malice :

— "Budall, budall", m'imite-t-il avant de rapidement changer d'expression. Mais putain de pompe de merde ! J'peux vraiment pas mettre de carburant les gars !

— Un problème, soldat ?

Nous tournons tous la tête vers le colonel O'Brian.

L'atmosphère se refroidit d'un coup, et son regard sévère se plante sur Reece. Sans perdre une seconde, nos corps se raidissent, Reece enlève ses lunettes, j'enlève le cure-dent dans ma bouche, et avec Lyle et Austin nous faisons tous le salut militaire au colonel d'un geste de la main à hauteur de tempe.

— Colonel, continue Reece, la pompe à fuel fait des siennes, mais n'ayez crainte, je suis sur le coup !

Je pince les lèvres pour contenir mon envie d'exploser de rire.

Ce petit con s'amuse toujours à adopter un langage plus soutenu quand il s'adresse au colonel.

— Vous avez quinze minutes avant le départ.

Reece hoche la tête :

— Compris, mon colonel !

O'Brian ne s'éternise pas. Il hoche la tête et nous quitte d'un pas rigide. Je remets mon cure-dent dans ma bouche et jette un regard blasé à Reece, qui pose ses lunettes sur son crâne, puis à Lyle et Austin. On souffle tous les quatre avant de revenir à l'objet de notre attention.

GHOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant