𝟸𝟶. 𝚂𝚑𝚚𝚒𝚙𝚎̈𝚛𝚒𝚊.

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(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)






"Aimer la patrie comme l'aigle aime son nid."
Proverbe Albanais.






𝙰𝙲𝚃 𝟹.

🌰 𝚗 𝚘 𝚟 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.





𝟤𝟢. 𝖲𝗁𝗊𝗂𝗉𝖾̈𝗋𝗂𝖺.





Le lendemain.


Ghost.











Migraine. Migraine. Migraine.

Elle frappe comme une aiguille épaisse qu'on enfonce dans mes tempes jusqu'à trouer mon cerveau.

Assis sur ma moto, j'ai la tête penchée entre mes bras croisés sur le casque de microbe.

Le répit ne vient pas.

C'est horrible.

Et de toute façon, à chaque fois que je vais la voir, c'est la même histoire, cette migraine dure pendant deux ou trois jours, voire plus.

J'essaye de me distraire avec le cure-dent entre mes lèvres et les tapotements de mes doigts.

Je ferme les yeux, les rouvre, les fermes encore. Il n'y a rien qui marche.

La douleur se propage jusque dans mes globes oculaires.

Soudain, un tapotement sur mon épaule me fait sursauter, par réflexe je tends le bras.

Un petit cri féminin effrayé me parvient en même temps que je me rends compte que c'est son poignet que j'ai saisi.

Brutalement !

Elle a l'air secouée, ses yeux grands ouverts fixés sur moi. Je peux voir ses sourcils se hausser de façon apeurée. La réalisation de ce que je suis en train de faire me frappe comme un coup de poing au visage.

Je desserre rapidement ma poigne et la libère de mon emprise.

Putain !

J'ai réagi de façon impulsive !

Merde !

— Më fal (excuse-moi), lâché-je aussitôt en la scrutant des yeux.

En me rendant compte que j'ai parlé albanais, je rajoute :

— Je t'ai fait mal ?

En massant son poignet fin, elle me dit que non de la tête.

Mais les yeux de microbe sont incapables de me cacher quoi que ce soit.

Mais je sais que la réponse et oui. J'ai été trop brusque.

Et la simple idée me fait serrer des dents.

Migraine de merde ! Putain !

Ses yeux bleu-gris, toujours si expressifs et tristes, me fixent avec une attention qui trahit son choc face à ma réaction.

Migraine de merde.

— Approche, articulé-je sans la lâcher du regard.

Elle hésite une petite seconde, mais elle finit par se placer juste à côté de moi, alors que je fouille dans ma poche. Je trouve la barre de céréale que j'avais glissée là. Sans un mot, je lui donne. Mais mentalement je note que sa main est hésitante.

GHOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant