𝟹𝟹. 𝙶𝚑𝚘𝚜𝚝.

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(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)






"La crainte de la proie est aussi palpable que celle du prédateur."
Azra Reed.





𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.

🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.






𝟥𝟥. 𝖦𝗁𝗈𝗌𝗍.





Ghost.








Il n'est que 17 h, mais le ciel de Londres se couvre déjà d'un voile sombre. Un brouillard épais enveloppe les rues.

Fondu dans les ombres, j'avance tel un fantôme parmi les fantômes.

La seule différence entre eux et moi, c'est que mon cœur bat toujours...

Les rues de Beckenham ne sont pas très animées. Je dirais même qu'elles ne le sont pas du tout. La vie dans ce quartier s'est figée dans le temps, et l'horloge n'a jamais repris son cours.

Je trouve l'endroit glauque...

Je crois que c'est ici qu'a vécu David Bowie, avant de devenir une icône mondiale de la musique.

Je sais même pas pourquoi je pense à ça.

En fait, j'essaye de penser à autre chose que ce que je m'apprête faire...

Je passe à côté des pâles lumières des réverbères qui se reflètent sur le sol en pavé humide et m'ouvrent le chemin. Le bâtiment en brique orangée de Darren est juste là. Une camionnette blanche est garée en face de son hall.

Je pénètre son immeuble. La lourde porte se referme derrière moi dans un claquement sourd.

Mon masque sur mon visage crée une humidité à chaque expiration. J'emprunte lentement les escaliers pour monter au premier étage.

Quand j'arrive à son palier, je constate tout de suite qu'il manque cruellement de lumière.

Putain...

Le couloir sombre n'est éclairé que par de faibles LED accrochées au plafond, et un « EXIT » fluorescent de couleur verdâtre qui se reflète étrangement sur les murs.

Ça me donne tout de suite l'horripilante sensation d'être plongé dans une autre dimension. Mes poils s'hérissent. Je déteste ce genre d'ambiance, un peu glauque, un peu horrifique.

On aurait dit que l'obscurité se retient de faire le moindre bruit pour me laisser m'enfoncer encore plus dans sa gueule.

Et peut-être que jamais je n'en ressortirais vivant.

Mes yeux s'adaptent à la faible luminosité, je repère sa porte au fond du couloir.

Comme à chaque mission, le pique d'adrénaline qui s'injecte dans mon sang fait cogner rapidement mon cœur contre ma cage. Ce que je fais là, je l'ai déjà fait, des centaines de fois.

J'ai arrêté de compter après la dixième fois.

Cette routine macabre ne me quitte plus depuis que je suis un soldat de l'Ordre.

Je m'enfonce dans ce couloir qui semble s'étendre à l'infini. J'ai l'impression que chaque pas que je fais allonge encore plus la distance entre cette porte et moi.

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