𝟶𝟾. 𝚂𝚞𝚌𝚛𝚎𝚛𝚒𝚎𝚜.

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(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)




"Les membres d'une même famille grandissent rarement sous le même toit." 
Richard Bach




𝟢𝟪. 𝖲𝗎𝖼𝗋𝖾𝗋𝗂𝖾𝗌.




Cassie.




La littérature est le seul cours qui me donne vraiment un peu de bonheur.

Je l'ai choisi en option pour cette première année, et je ne regrette pas.

Je suis littéralement absorbée par les paroles de madame Doolttle qui nous décortique l'impact de la Révolution industrielle sur la littérature anglaise du XIXe siècle.

Elle nous parle de tous ces grands auteurs qui ont été les précurseurs de nombreux bouleversements sociaux, culturels et économiques engendrés par l'industrialisation.

Pendue aux mots de ma professeur, j'ai un regard presque admiratif sur toutes ses connaissances. En fait, je l'aime trop, madame Doolittle. C'est une mamie adorable qui porte toujours des châles colorés, et elle ne s'arrête jamais de sourire.

J'ajuste mon bandeau beige sur ma tête avant de placer ma paume sous ma joue. Tout ce qu'elle écrit au tableau je le note moi aussi.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Et à la fréquence des messages, je sais que ce sont les filles. — À tous les coups, Lalita et Cherry sont encore en train de se chamailler. — On a toutes choisi une option différente, du coup le jeudi soir personne ne termine à la même heure et je rentre souvent toute seule.

— ...vous pouvez y aller. La prochaine fois je vous parlerai de Dickens, et de sa manière poignante de mettre en lumière les inégalités sociales exacerbées par la Révolution industrielle.

Ma camarade à côté de moi referme son ordinateur, je ferme mon cahier de cours.

Madame Doolittle rassemble elle aussi ses documents, et en ajustant la bandoulière de mon sac à mon épaule je lui lance un timide : « Au revoir madame. » Auquel elle me répond par un sourire chaleureux.

En quittant la salle, la fraîcheur du couloir m'enveloppe doucement. Le contraste avec ma veste d'aviateur et mon écharpe en laine est assez agréable. La fourrure douce caresse mes joues. Je tire les manches de mon pull blanc en mailles pour croiser mes bras sous ma poitrine. J'ai oublié mes gants à la maison. Je renifle en marchant vers la sortie d'Oxford.

Ce rhume ne veut pas s'en aller, bon sang !

En déambulant vers la sortie, je repense aux mots de madame Doolittle et ça me rappelle mon roman que je n'ai toujours pas terminé. Je l'ai publié sur une plateforme il y quelques mois de ça. Je ne l'ai dit à personne —pas même aux filles — et pour le moment, je n'ai pas beaucoup de lecteurs mais c'est suffisant pour moi...

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