GHOST

𝟶𝟺. 𝙴𝚌𝚜𝚝𝚊𝚜𝚢 𝚑𝚎𝚊𝚛𝚝.

(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)

"On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur de l'obscurité; la vraie tragédie de la vie c'est lorsque les hommes ont peur de la lumière." 
Platon

𝟢𝟦. 𝖤𝖼𝗌𝗍𝖺𝗌𝗒 𝗁𝖾𝖺𝗋𝗍.

Présent.
Devant la maison de Cassie, avec Ghost.

Cassie.

— Je te rappelle d'ici une quinzaine de minutes Philipe.

Nous tournons tous les deux la tête vers la porte d'entrée de ma maison. Ma mère baisse ses lunettes sur son nez et raccroche de son index manucuré toujours du même rouge.

Elle s'avance vers nous avec ce pas millimétré qui fait claquer ses talons contre les pavés devant chez moi. Cette allure de « femme politique », elle ne la perd jamais. Arrivée à nos côtés, elle tend le bras.

— Ghost, je vous attendais.

L'homme à côté de moi tend également le sien, leurs mains se rejoignent dans une poignée de main ferme.

Je fronce les sourcils en levant les yeux vers ce « Ghost » ?

Il ne se fait pas sérieusement appeler comme ça quand même ?

Ça justifierait son goût pour les surnoms ridicules comme microbe par exemple.

— Entrons à l'intérieur, Cassie je dois te le présenter.

En levant les yeux vers « Ghost », il retire son casque noir.

La fin de journée approche, mais ce ciel orangé me permet d'apercevoir ses traits de façon bien plus distinctes que ce soir-là, dans cette gare. Des sourcils aussi noirs que les ondulations de ses cheveux, et toujours cet air d'indifférence. Pourtant, quelque chose dans son regard me donne l'impression qu'il est prêt à exploser d'une seconde à l'autre.

Comme une allumette sous une mèche, la moindre provocation pourrait déclencher une explosion incontrôlable.

Je détourne le regard sous la pression du sien. On aurait dit qu'il m'enfonce deux étaux de fer en plein dans le crâne, et je n'aime pas cette sensation. J'aurais aimé me convaincre que non, mais sa présence est écrasante, comme s'il avait déjà gagné chaque bataille avant même qu'elle ne commence.