L'INCONNUE - 1

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En guise d’ouverture de ce nouveau chapitre, je tiens à m’excuser par avance pour la taille de celui-ci, et sûrement des suivants. J’aimerais très sincèrement pouvoir vous offrir uniquement des récits en mode version longue, en pénétrant dans les moindres détails, en n’omettant aucun élément, aussi insignifiants qu’ils puissent parfois l’être, mais je suis comme beaucoup d’entre vous, cerné et emprisonné par une vie faite d’obligations et de contraintes. Le temps m’est donc compté pour vous conter, en cachette, ces différentes séquences de ma vie passée.

Au cours d’une douce soirée de weekend, toujours aussi étudiant que dans les chapitres précédents, je sortais d’une pré-soirée / pré-chauffe chez des amis pour en rejoindre d’autres dans une boîte de nuit à quelques pâtés de maison plus loin. L’endroit faisait davantage penser à une vieille crypte désaffectée, et le DJ était le petit frère d’un très bon pote.

Ce frère avait d’ailleurs mal tourné, car, après avoir plaqué sa prépa intégrée en école de commerce après seulement deux mois de cours, il comptait vouer sa vie à venir mixer dans ce lieu glauque de la nuit. Chaque semaine, c’était la même playlist sur un Winamp au skin toujours similaire. Il n’avait même pas le temps de te serrer la main pour te saluer, car il devait cliquer sur le bouton suivant pour enchaîner les tubes des années 90 avec brio.

Mais bon, je ne sais pas pourquoi je m’attarde sur lui alors qu’il n’a aucun rôle à jouer dans mon récit. C’est juste qu’il m’énervait au plus haut point, et que j’ai passé un paquet de nuit à errer complètement bourré devant sa cabine de DJ en quête d’une fille qui, soit serait au moins aussi bourrée que moi pour daigner accepter faire quelques mouvements de danse avant d’aller se coller dans un coin pour joindre nos langues, ou soit assez en manque pour faire abstraction de mon haleine de chiotte et mes manières de grizzly.

Donc ce soir-là, je marchais, encore plutôt sobre, seul dans la rue, sautant d’un halo de lampadaire à un autre.

Alors que je descendais les quelques marches menant à la place sur laquelle donnait mon lieu de débauche à venir, je croisai un groupe de trois femmes qui, elles, sortaient un peu éméchées de l’autre boite de nuit de cette même place. Une discothèque visant une clientèle un peu plus âgée que moi à cette époque. Ces femmes devaient avoir la trentaine. Elles m’ont regardé intensément et m’ont même souri. L’une d’elles m’a lancé un :

« Dommage qu’on ne soit pas croisé plus tôt » avec un petit clin d’œil.

🔞 JOURNAL D'UN LOVER 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant