Rapport d'enquête de terrain sur l'Institut Stonebridge situé à Pwllheli, au Pays de Galles (Royaume-Uni).
Par Scarlett Elisabeth Harrison, dénommée, ci-dessous, « l'agent ».
Approchée par des membres du Military Intelligence section 5 (plus commun...
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Chapitre dix :
Fatigue
Scarlett
Je me laissais glisser contre le mur de la salle de bain en sentant toujours mon estomac se retourner. Je mourais d'envie de vomir de nouveau, mais je ne fis rien. Je posais mon front contre mes paumes et je pleurais.
— Scarlett ?
Le chuchotement de Lily était si bas que je n'arrivais pas à savoir si je l'avais halluciné. Trois coups sur la porte me confirmèrent cette première impression et je me relevai en tirant la chasse d'eau. Je passai de l'eau sur mon visage avant de me laver les dents.
— Scarlett, appela de nouveau Lily.
J'ouvris la porte. Il n'était que quatre heures et demie et elle me regardait de haut en bas en se demandant probablement ce qu'il m'arrivait. Je lui lançai un sourire qui se voulait rassurant en éteignant la lumière de la pièce.
— Tu vas bien ? Tu veux que j'appelle quelqu'un ?
— Non. Non, non. Pas besoin.
Je sortis de la salle de bain pour aller, sans faire de bruit, vers mon lit.
— Tu devrais dormir, chuchotai-je.
Je m'allongeai mais le sommeil ne vint pas.
J'attendis une heure supplémentaire avant d'enfin me lever pour aller prendre une douche et me préparer.
Mon insomnie m'avait permis de devancer les autres filles de la chambre au moins.
Une fois dans mon uniforme, je laissais la place à une autre fille. Je m'assis sur mon lit pour me maquiller. Je laissai mes cheveux bruns détachés parce que je n'avais pas envie de sentir mon crâne être tiré toute la journée.
J'avais toujours cette étrange sensation qui me collait à la peau. Je ne savais pas bien comment m'en défaire. Et je devais continuer de faire semblant parce que Lily me dévisageait toujours. Je ne voulais pas dire que je me sentais mal ou malade.
C'était uniquement de l'égo.
Je suivis les filles dans la grande salle sans dire un mot. Je ne savais pas bien ce que je devais faire, alors garder le silence me paraissait comme la meilleure des solutions.
Je pris place en hésitant à louper ce petit-déjeuner. Mais mon ventre semblait avoir faim. Manger n'allait-il pas me donner une nouvelle fois envie de vomir ? Peut-être devais-je aller voir l'infirmière ?
Je ne le fis pas.
Gale s'assit en face de moi comme toujours et je me rappelais de nouveau ce qu'il avait dit la veille. Il avait vu Shana au milieu des bois et lui avait dit que je n'étais qu'une pauvre fille abandonnée par ses parents. Que je mettais mon nez partout et que je manipulais tout le monde.
