Rapport d'enquête de terrain sur l'Institut Stonebridge situé à Pwllheli, au Pays de Galles (Royaume-Uni).
Par Scarlett Elisabeth Harrison, dénommée, ci-dessous, « l'agent ».
Approchée par des membres du Military Intelligence section 5 (plus commun...
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CHAPITRE TRENTE-CINQ
Ecchymoses
Gaylord
Un léger regard dans le rétroviseur me permit de m'assurer que Grace dormait toujours à l'arrière de la voiture. Elle n'était plus rousse, et ses cheveux à présent noirs lui tombaient sur le visage.
Je remontais dans l'extrême nord écossais pour retourner chez les Sauveurs. J'allais regretter ce geste, parce que c'était la livrer à ceux que je voulais éradiquer et que je savais malheureusement qu'ils étaient fous.
Grace ne méritait pas cela. Elle ne devait pas se retrouver mêler à cela, mais pour leur donner l'illusion de mon asservissement et récupérer Lily, je devais sacrifier quelqu'un d'autre. Cette histoire n'était qu'un amas de personnes qui s'étaient retrouvées prises aux pièges.
La décision d'embarquer Grace dans l'affaire ne me revenait pas. Son père lui-même avait fait ce choix et peut-être que je devais me défaire de ma culpabilité pour cette raison. Je ne savais pas ce qu'ils allaient en faire. Pour réussir mon plan, je ne devais malheureusement pas penser à cela.
Je repensais aux traits de Scarlett sous sa perruque blonde pour passer incognito au British Museum. Même avec toutes les couleurs possibles, je la reconnaîtrais. C'était comme si j'étais capable de sentir sa présence, comme si nos deux cœurs étaient reliés.
Il avait accéléré en la reconnaissant. Je n'avais pas prévu qu'elle serait là. Je ne savais même pas qu'elle était à Londres. Comme quoi les Sauveurs m'avaient vraiment bien déconnecté du monde.
Ils me donnaient ce qu'ils souhaitaient et moi je devais composer avec.
Lorsqu'ils m'avaient demandé de quitter le campement pour aller chercher Grace en me confiant des plans, je n'y avais pas cru. Il fallait se dire que c'était quasiment impossible.
Mais finalement, ils se servaient de ce que j'étais, un traître, à leur avantage.
J'arrivai enfin au campement, les gardes me laissèrent passer et je me maudis de le faire. Grace courait un risque à présent, à cause de moi. C'était toujours de ma faute.
Je me garai et deux hommes ouvrirent la portière pour prendre Grace. Elle fut emmenée dans une maison en bois dont l'accès m'était interdit. Je devais juste les regarder porter son corps dans les vapes et espérer simplement qu'elle ne vive pas ce qu'ils nous avaient fait à Yseult et moi.
Elle méritait bien mieux que cela. Je ne savais pas comment son père était lié à eux, mais j'espérais que c'était dans le bon sens, qu'à défaut d'être du côté de la justice, il pourrait la protéger convenablement.
