Rapport d'enquête de terrain sur l'Institut Stonebridge situé à Pwllheli, au Pays de Galles (Royaume-Uni).
Par Scarlett Elisabeth Harrison, dénommée, ci-dessous, « l'agent ».
Approchée par des membres du Military Intelligence section 5 (plus commun...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
CHAPITRE HUIT
Au royaume des menteurs
Gaylord
— Vous pensez qu'elle va attacher ses cheveux ? Demanda Ryan.
Il était grand et roux. Il avait pris du muscle pendant l'été. Il était devenu adulte en quelques semaines et c'était assez étrange à voir. Je devais reconnaître que je commençais à me méfier de lui.
Il ne pouvait pas me faire grand mal, mais j'avais appris qu'il fallait sincèrement se méfier de tout ceux à qui on accorderait peu d'importance. La preuve, Scarlett passait aux yeux de tous pour une mancunienne à la pointe de la mode et toujours bien coiffée et maquillée alors que ce n'était que de la poudre aux yeux.
On la prenait même pour une idiote. Alors qu'elle pouvait avoir de meilleurs notes que nous tous. Son cerveau agissait comme un véritable disque dur qui emmagasinait toutes les informations qui avaient le malheurs de ce trouver devant son œil. C'était impressionnant. Ils ne le savaient pas eux, parce que leur seul préoccupation c'était de savoir si elle attacherait ses cheveux ou bien de si sa jupe qui couvrait ses genoux allait se relever légèrement.
Ils avaient un côté pervers qu'on prenait pour la normalité et qui était accentué par le nombre réduit de filles dans notre classe. Mais il n'y avait rien qui pouvait être normal. Ils n'étaient pas tous ainsi. Ryan n'était pas le pire. Drew n'avait qu'une bouche, il se pouvait même qu'il ait menti en affirmant avoir fait sa première fois durant l'été précédent. Mais certains n'était pas sûr.
— Oh, Gale, t'es ailleurs, fit Drew comme s'il voulait réellement me parler.
— Non, je ne suis juste pas avec vous, lançai-je avant de me lever de mon lit pour aller au petit-déjeuner.
Les filles semblaient déjà être parties.
Je descendis les marches en évitant de faire tomber les plus jeunes devant moi. Une fille qui devait avoir quatorze ou quinze ans, se mit à rougir avant de me remercier. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille pendant que je continuai ma route.
— Il faut qu'on parle, fit froidement la voix de Scarlett.
Je ne la regardai pas, je n'en avais pas besoin. Je continuai de marcher pour aller à ce petit-déjeuner. Elle était toujours à côté de moi. Elle avait laissé ses cheveux détachés, Ryan allait être triste.
Son uniforme était le même que les autres, et pourtant, sur elle il avait l'air complètement différent. Était-ce sa manière de ne pas boutonner les premiers boutons pour faire apparaître son collier qui était une chaîne en argent au bout de laquelle son initiale se balançait. Ou peut-être était-ce ses longues chaussette qui remontaient sur ses jambes allongées par ses bottines à talons.
— Je te parle, enragea-t-elle.
— Peut-être que je m'en fous.
Elle attrapa mon col et me tira pour que mon dos cogne contre le mur laissant perplexe tous les autres élèves qui nous regardaient.
