CHAPITRE VINGT-ET-UN
Sabotage et Saccage
Scarlett
Mes parents n'étaient pas certains de me laisser repartir à l'institut Stonebridge. Personne n'avait reparlé des photos qu'ils avaient reçues. Nous avions fait comme si de rien était même si je me doutais qu'ils n'étaient pas prêts de réellement l'oublier. Quand j'avais commencé à refaire ma valise pour partir, on m'avait regardé avec insistance.
Puis, on m'avait demandé si je souhaitais véritablement repartir là-bas. J'avais lu dans leurs deux regards qu'ils avaient conscience du fossé qui était en train de nous séparer.
C'était similaire pour mes amis, et mon frère. Je n'avais pas cherché à les voir, sortir, parce qu'inconsciemment je savais que j'allais un jour les décevoir. J'allais cesser de leur donner de mes nouvelles parce que je travaillerais.
Une carrière dans les renseignements était complexe à lier avec une vie sociale classique. Je le savais déjà. Je n'avais même pas commencé la mienne.
Je prenais les devants malgré moi. Je préférais les décevoir maintenant que plus tard.
J'avais fait ma valise pour retourner à l'internat et mon frère m'avait brièvement pris dans ses bras alors que mes parents se retenaient de pleurer. Il devait regretter leur choix de m'y avoir envoyé la première fois.
J'avais refusé qu'ils m'accompagnent. Le trajet en train et en bus m'avait semblé interminable, mais à seize heures, j'étais enfin à l'école.
Je traînais ma valise derrière moi au milieu du hall rempli de personnes revenant. Les plus jeunes étaient tous en train de se raconter leurs vacances au milieu de l'agitation qui me donnait mal à la tête.
On attrapa ma valise alors que j'allais monter les marches et je me retournais pour voir un type brun que je n'avais encore jamais vu. Il était grand, mais pas plus que Gale qui semblait être le plus grand de cette école avec ses un mètre quatre-vingt-onze.
Il avait une cicatrice qui coupait ses lèvres sur le côté droit de son visage et des yeux clairs. Ses tâches de rousseur laissaient croire que ce brun n'était qu'une vulgaire couleur pour cacher un roux, ou une couleur de plus claire.
Il portait une veste en jean bleue claire comme son jean. Un tee-shirt noir se laissait apercevoir et une chaîne en argent était autour de son cou.
Mais il n'avait aucune légitimité à se trouver là et en plus à me prendre ma valise des mains de la sorte.
— T'es qui toi ? Lâchai-je.
— Ton nouveau surveillant, Kelyan Byrne.
Son ton sec me fit presque sursauter. Il porta ma valise sur les deux étages pour arriver dans le couloir et je le suivis. Une fois non loin de la porte de ma chambre je récupérais ma valise et le regardai de haut en bas.
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INSTITUT STONEBRIDGE
Fiksi UmumRapport d'enquête de terrain sur l'Institut Stonebridge situé à Pwllheli, au Pays de Galles (Royaume-Uni). Par Scarlett Elisabeth Harrison, dénommée, ci-dessous, « l'agent ». Approchée par des membres du Military Intelligence section 5 (plus commun...