Rapport d'enquête de terrain sur l'Institut Stonebridge situé à Pwllheli, au Pays de Galles (Royaume-Uni).
Par Scarlett Elisabeth Harrison, dénommée, ci-dessous, « l'agent ».
Approchée par des membres du Military Intelligence section 5 (plus commun...
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Chapitre onze :
Retenue
Scarlett
Je gribouillais sur ma page de cours. Je ne prêtais pas attention à Madame Fitz qui nous donnait un cours qui ne servirait à rien pour notre examen.
Je faisais des traits sans cesser, pour noircir la feuille et me faire oublier que je n'avançais pas dans mon travail, le vrai, pas celui pour mes études. Je devais trouver et comprendre quels étaient les traîtres de cette école, mais je n'arrivais pas à le savoir.
C'était comme s'il n'y avait rien. Est-ce qu'on m'avait envoyé ici pour une raison imaginaire ? C'était peut-être la raison pour laquelle M. Walsh et Gale n'avaient rien trouvé en trois années.
Cette école était étrange, oui, mais comme tous les autres établissements privés de ce pays. C'était une espèce d'élite qui faisait sa loi ici et l'on ne pouvait pas réellement s'y opposer. Parce que finalement personne ne le souhaitait.
Cette école fonctionnait en chaîne alimentaire, et j'étais contente de ne pas être tout en bas de celle-ci. Cette place revenait à certains garçons et filles, plus jeunes que nous, qui n'avaient pas encore fait preuve d'assez de force mentale pour monter.
C'était ridicule, mais je ne pouvais rien dire, finalement c'était partout pareil. En effet, dans mon ancien lycée, la chaîne alimentaire fonctionnait d'une manière similaire si ce n'était plus ardemment.
Laë et Laurine étaient des populaires, elles s'habillaient bien, même lorsqu'elles mettaient leurs uniformes. Leurs maquillages étaient toujours parfaits et elles faisaient trembler quiconque s'approchait de trop près d'elles sans qu'elles ne le désirent foncièrement.
Étant leur amie, j'avais atterri en haut de la chaîne, à leurs côtés. Je ne pouvais pas dire que je n'étais pas accro à une certaine routine de maquillage, que je n'avais pas des exigences vestimentaires ou encore que je n'étais pas imbue de ma personne. C'était sûrement parce que je l'étais que mon ex, qui venait d'un lycée privé m'a remarqué. Sans mon petit air hautain, comme si je ne venais pas d'un quartier pauvre avec des parents qui se détruisaient la santé pour que je puisse continuer de faire semblant d'être une privilégiée.
Ici, c'était plus marqué et on voyait bien que je n'étais pas au niveau, mais la sororité liée au fait que nous n'étions que cinq filles en terminale me maintenait en dehors du tumulte des moqueries et harcèlements en tout genre.
J'étais chanceuse.
Une boule de papier tomba sur ma table me faisant sursauter et quitter mes pensées. Je la regardai en fronçant les sourcils avant de déporter mes yeux sur Gale à côté de moi qui me dévisageait de ses yeux durs et noirs.
— Lis, mima-t-il sur ses lèvres en me montrant du menton le bout de papier complètement massacré pour être petit et compact.
Je posai mon stylo doucement, je défis la boule de papier et regardai le dessin que Gale venait de faire légèrement déstabilisée.
