trente-neuf

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CHAPITRE TRENTE-NEUF

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CHAPITRE TRENTE-NEUF

Savoir se défendre


Scarlett


Il était tôt, mais j'étais réveillée, c'était le plus énervant. Lily dormait, son casque était toujours vissé sur les oreilles. Il était quasiment cinq heures du matin, alors Blake devait avoir pris un des tours de garde pour être sûr qu'on ne se fasse pas attaquer en dormant.

Je sentis un bras s'enrouler autour de ma taille juste avant qu'un corps ne se rapproche du mien. En raison d'un écart de taille entre nos matelas, Gale tomba sur le mien ce qui me poussa légèrement au passage.

Cette action nous arracha des rires qu'on tentait de rendre silencieux, ce n'était pas le moment de se mettre à dos son père. Sa tête se glissa dans mon cou, comme chaque fois qu'il s'approchait de moi et je sentis ses lèvres se balader contre ma peau. C'était de rares instants où nous étions proches, le jour, tout redevenait froid. Comme si nous ne nous connaissions pas.

C'était une admirable représentation de notre relation. Elle était étrange mais réconfortante, particulièrement la nuit, quand mes pensées tourbillonnaient et m'empêchaient de me reposer

Je me blottis contre lui, perdue entre ce que je voulais que nous sommes et ce que nous étions véritablement.

— Scarlett ? Demanda Gale.

— Oui.

— Tu crois qu'elle dort vraiment où qu'elle se fout de nous ?

— Je pense qu'elle dort.

Je fermai les yeux et sa tête se remit dans mon cou doucement. Je souris.

C'était des instants hors du temps qui rendaient la situation plus douce. Après tout, il fallait dire que c'était compliqué d'oublier qu'on était dans une plaque en train de recevoir des enseignements d'espionnage pour se défendre contre une secte.

Je me tournai vers Gale et je me mis contre lui, calant ma tête sous son menton. Ses bras me serrèrent contre lui. Des larmes coulèrent sur mes joues me reposant à la manière dont ma vie avait changé depuis que j'avais rencontré Benjamin.

Ce n'était pas sa faute, c'était uniquement à cause de mes choix.

— Arrête de pleurer, Scarlett, ça va aller.

Je n'arrivai pas à me canaliser, je pleurai à n'en plus finir avec l'impression d'étouffer à chaque fois. Gale bougea et se leva du lit avant de m'aider à faire de même. Je me laissai faire. Il me tira dans la salle de bain, je pleurai toujours.

Je vis mon reflet dans le miroir et me trouvai affreuse et eus envie de pleurer encore plus. Gale alluma le robinet pour humidifier un gant avant de pousser mes cheveux pour le tamponner sur ma nuque doucement. Je me sentis légèrement mieux. Je me concentrai sur cette sensation pour oublier la panique qui avait pris possession de mon corps.

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