Zuko (36)

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Je dois admettre qu'après son coup de fil, j'étais un peu en panique. Je crois qu'il pleurait au bout du fil. Je l'ai jamais entendu ou vu pleurer. Mon oncle est prévenu, il est d'accord et moi, je suis à l'arrêt de bus en train d'attendre qu'il arrive. Alors que je commençais à me ronger les ongles, je discerne des phares percer la nuit noire. Enfin.
Le bus s'arrête et je vois enfin Sokka en sortir. Il est bien là, en chaire et en os devant moi, avec sa veste en jean sur ses épaules. Ses yeux sont un peu rougis par les larmes mais il est là et il me sourit.

Sokka: salut. Heum, désolé encore..

Zuko: raconte pas de conneries.

Je le prends dans mes bras, comme si ça allait résoudre ses problèmes. Je le sens se détendre un peu et se serrer contre moi à son tour. Je me recule un peu avant de prendre sa main dans la mienne.

Zuko: viens, on rentre.

Il hoche la tête et on commence à marcher en direction de chez mon oncle. Les quelques lampadaires éclairent notre chemin et je sais pas trop quoi dire. Mais ça fait du bien d'avoir la main de Sokka dans la mienne. C'est drôle, je m'étais déjà imaginé tout ce qu'on pourrait se dire, j'avais ressassé le scénario une bonne centaine de fois mais là , je sais plus quoi dire. J'ai plus d'inspiration.

Zuko: qu'es ce qu'il s'est passé ?

Sokka: mon père et ma grand mère... Disons qu'on s'est engueulés.

Zuko: à propos de quoi ?

Sokka: à propos de moi. De nous. Du fait que je devrais leur mentir parce que c'est plus confortable pour eux.

Je grimace. Je me demande comment il fait pour avoir aussi raison et aussi tord à la fois. Comment il fait pour agir comme si c'était rien ? Comme si c'était pas prévisible que des gens allaient pas accepter ça. Il soupire.

Sokka: enfin, je disais pas ça pour toi, je m'en fiche que tu en parles pas aux...

Il soupire.

Sokka: bref. Désolé.

Zuko: c'est pas le moment de t'excuser.

Sokka: nan vraiment. Je voulais te dire, désolé de t'avoir foutu la pression pour que tu en parles avec ta famille...

Zuko: je comprends tu sais ? Je vois que t'es du genre à pas aimer les secrets.

Sokka: tu m'étonnes.

Je serre sa main un peu plus fort, histoire de lui faire comprendre qu'il n'est pas seul. Je sais pas si c'est efficace mais on vas faire avec. Après quelques minutes de marche, on arrive rapidement chez mon oncle. Lorsque j'ouvre la porte, mon oncle était déjà en train de faire la cuisine pour une armée, vu les quantités.

Iroh: Ha vous voilà ! J'espère que vous avez faim !

Ty Lee, qui était assise dans le canapé, se relève d'un bon et vient sauter au cou de Sokka pour lui faire une étreinte amicale.

Ty Lee: Sokka ! Tu m'as trop manqué !

Il lui tapota le dos avec un petit sourire.

Sokka: ouais, ça fait du bien de rentrer.

Iroh: bon, je termine de cuisiner, on mange bientôt. Zuko, rajoute un oreiller pour Sokka.

Il me faut un instant pour comprendre qu'il veut dire : "rajoute un oreiller dans ton lit" et non pas "Rajoute un oreiller dans le matelas gonflable que tu vas poser au sol". Je rêve ou il sait ? Il sait. C'est pas possible autrement. Des fois, mon oncle me fait flipper. Et là c'est une de ces fois. Il est omniscient je crois. Je hoche la tête et fait signe à Sokka de me suivre dans ma chambre. Une fois la porte fermé, je souffle.

Leaves from the vine [Zukka]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant