Leaves from the vine [Zukka]

Sokka (37)

Je crois que j'ai jamais été un grand fan de l'obscurité. On voit pas à un mètre devant soi, c'est pas agréable, on a l'impression que tous les bruits sont décuplés... Pas que j'ai peur du noir, loin de là, mais je comprends pas comment on peut aimer rester dans le noir comme ça. Pourtant, allongé dans ce lit, aux côtés de Zuko, avec pour seule lumière un faisceau qui vient de dessous la porte, je me sens pas trop mal. J'entends la respiration régulière de Zuko, la pièce sent un peu comme lui. C'est pas qui désagréable en fin de compte. Je murmure.

Sokka: Zuko ?

Zuko: Quoi ?

Sokka: Tu dors ?

Zuko: Si je te réponds, c'est sûrement que je ne dors pas.

Sokka: Ouais, mais tu pourrais avoir envie de pioncer.

Zuko: Nan, j'arrive pas à dormir.

Sokka: Moi non plus.

Il soupire avant que j'entende le froissement des draps. Il s'est retourné vers moi. Même dans l'obscurité, je crois que je le vois. Enfin, disons que je distingue les contours d'une masse informe.

Zuko: Dis, tu penses que je devrais lui dire ? Mon oncle. Pour nous deux.

Sokka: Je croyais qu'il était déjà au courant ?

Zuko: Ouais, mais au moins que ça vienne de moi. Et peut être mettre au courant les filles.

Sokka: C'est toi qui voit.

Le regard de déception de mon père me revient en tête. J'ai pas envie que Zuko connaisse la même chose. J'ai pas envie qu'il souffre à cause de ça. Je relève ma main pour la passer sur le visage de Zuko. Mon pouce caresse doucement sa joue. Sans que je fasse attention, ma peau rentre en contact avec sa cicatrice. Je le sens grimacer.

Zuko: Fais gaffe.

Sokka: Désolé... Ça fait mal ?

Zuko: Non, pas vraiment. J'ai juste pas envie que tu trouves ça dégueu'.

Sokka: C'est pas dégueu.

Zuko: Te sens pas obligé de dire ça.

Sokka: Je me sens pas obligé. Attend, allume deux secondes.

Je le vois se relever et soudainement, une lumière bien trop forte à mon goût me saute au visage. Merde. Mes yeux s'habituent à la lumière et je vois Zuko dont les yeux papillonnent à cause de la luminosité trop forte.

Zuko: pourquoi tu voulais que j'allume ?

Sokka: pour que tu vois que je suis sincère. Tu me dégoûte pas.

Il soupire avant de s'asseoir lui aussi en tailleur sur le lit.

Zuko: Sokka, je suis sérieux.

Sokka: Ça tombe bien, moi aussi.

Il lève les yeux au ciel, ne semblant pas me croire. Je me penche vers lui avant de l'embrasser sur la tempe, au niveau de sa cicatrice. C'est pas spécialement bizarre. Je me recule avec un petit sourire.

Sokka: Vraiment, Zuko.

Il esquisse un sourire. J'allais lui dire un truc un peu stupide mais c'est alors que la voix de Ty Lee résonne dans la pièce.

Ty Lee: Mai ! Tu prends toute la couverture !

Mai: Mais non, elle est de ton côté.

Azula: Vos gueules ! J'essaye de dormir.

Il y a un instant de flottement avant que je n'éclate de rire, vite suivi par Zuko. J'avais jamais remarqué que les murs étaient autant fait en carton. Entre deux éclats de rire, je souffle.