Chapitre 29

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Samantha et Nathan...je n'y croyais pas en les voyant se bécoter de manière aussi décomplexée. On aurait dit qu'ils allaient baiser là, sous nos yeux. La scène était si choquante que je suis restée figer sur place, la bouche entrouverte, incapable de défaire mon regard. Nathan et elle ? Je ne les savais pas en couple, ni que ce genre de femme, si ostentatoire et provocante, était son type. Samantha est une de ces garces qui n'a ni froid aux yeux ni honte d'exhiber ses états d'âmes en public, et cela me désole venant d'un homme que je respecte. Bien entendu, Jim n'était pas de cet avis, puisqu'il souriait bêtement, à deux doigts de le féliciter.

Je me souviens de notre première rencontre à l'Émeraude. Ce soir-là, Nathan ne m'avait accordé que peu d'importance, maintenant tout s'expliquait. Je n'étais tout simplement pas son genre, trop discrète, trop classique comparé à cette femme flamboyante. Ce  baiser à révéler une facette insoupçonnée de sa personnalité, qui remet en question l'image que je me suis faite de lui. La manière qu'il avait de me traiter au club, devant Jim et leurs groupe d'amis, prenait une toute autre signification. Je me suis sentis diminuée, et transparente. Et ça l'amusait.

Après la visite des locaux et la présentation à l'ensemble de l'équipe -qui ma foi est sympathique et accueillante-, j'admets vouloir travailler à leurs côtés, aveu qui semble les satisfaire. Cependant, je voulais jouer le jeu à la loyale. J'ai donc insisté pour avoir un entretien d'embauche en bonne et due forme après la pause déjeuner. Chose qu'il a accepté, tout en me faisant comprendre que sa décision de m'embaucher était déjà prise.

En quittant l'immeuble avec Jim, nous faisons un détour par la boulangerie pour prendre des sandwichs, avant de nous poser à Central Park. Cela faisait longtemps que nous n'y étions pas allé, et pour cause beaucoup de choses se sont passées depuis. Je le vois à nos regards qui ne sont plus les mêmes, même nos caresses sont différentes. J'ose dire que c'est l'effet de l'amour. Inutile de le nier, ou de jouer à un jeu, nous deux, c'est du sérieux.

Allongés dans l'herbe fraîche, la tête posée sur mes cuisses, je caresse ses cheveux blonds en fredonnant, hypnotisée par le bleu de ses yeux. Nous-nous observons. Cette complicité naissante rend l'instant précieux, presque magique. Son sourire angélique et sa présence remplissent mon estomac de papillons. Je joui de ce moment de quiétude après la matinée mouvementée que nous avons passée, reconnaissante pour cette pause bienvenue dans nos vies trépidantes. C'est dans ces moments que je me sens à mon aise, prêt de lui.

Les derniers rayons du soleil filtrent à travers les arbres, créant des motifs dorés sur le sol lorsque son téléphone vibre sur la pelouse. Jim fronce les sourcils en regardant l'écran, puis son visage s'assombrit. Je sens son corps se raidir sous mes mains, ses muscles se contracter involontairement.

- Que se passe-t-il ?

Ma voix s'alarme alors que je cherche à lire son expression, à comprendre ce changement subite. Il se redresse prestement, le téléphone toujours en main, et commence à remettre ses chaussures, prêt à se dérober. Mes yeux s'élargissent, cherchant les siens pour obtenir une réponse.

- Jim, je répète, dis-moi ce qui se passe !

Ma voix est plus ferme, mais il semble absorbé par la notification qui a interrompu notre déjeuner. Il enfile sa veste à la hâte sans un regard pour moi.

- Je suis désolé, Gui, c'est une urgence. Je dois vraiment y aller, explique-t-il rapidement, presque en courant vers la sortie du parc.

Mes mains tremblent alors que je le regarde s'éloigner, laissant un vide. Mon esprit essaye de comprendre ce qui a pu se passer pour le pousser à partir précipitamment. Son expression m'est gravée, livide comme s'il avait appris une terrible nouvelle. Je me demande si c'est lié à son travail, ou pire ! Quelque chose de grave qui nécessite une intervention immédiate.

BE MINE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant