Chapitre 49

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Pdv de Nathan

En quittant le commissariat je compose le numéro de Jim et pour la énième fois je n'obtiens que son répondeur. Je lui laisse un message furieux, l'accusant de trahison et lui promettant des représailles s'il ne fournit pas rapidement une explication. Malgré tout je dois le protéger, mais cela ne signifie pas que je ne lui ferai pas payer ce qu'il m'a fait.

Rien n'est plus destructeur que la colère, une émotion difficile à contenir à laquelle se mêle la confusion. Les aveux d'Harris me reviennent : Mon meilleur ami, responsable de l'acte abject qui aurait pu me coûter la vie et mettre en péril notre entreprise. Je secoue la tête, non je ne peux pas l'accepter ! C'est impossible mais les preuves sont là, accablantes. Mon agression n'était pas qu'un simple cambriolage. Il était prémédité, orchestré et Jim en faisait partie. Ce qui prenait tout sens, car qui d'autres que lui disposait d'un accès illimité aux locaux de l'entreprise ?

C'est si écœurant qu'une bile se forme dans ma gorge. Les souvenirs refont surface, déchirant ma poitrine de cette douleur éprouvante. Je revois les coups, la sensation de mes os se brisant sous l'impact, le goût métallique du sang dans ma bouche. Toutes ces semaines passées à l'hôpital à lutter pour ma survie. Mes cicatrices sont un rappel, l'indélébile trace de l'enfer qu'aura été cette convalescence. Les journées étaient une bataille pour retrouver la force de vaincre la peur d'être à nouveau poignarder. J'ai dû réapprendre à respirer, à bouger sans grimacer. Et pendant tout ce temps, Jim était présent. Il venait me voir à l'hôpital, me rassurait, promettait que tout irait bien. Il jouait son rôle d'ami à merveille, quand il était réalité la cause de cet état.

Comment ai-je pu être aussi aveugle !

La reprise du travail a été pire. Royal Diamond était au bord de la faillite. Nos clients perdaient confiance, les investisseurs retiraient leur soutien. J'ai dû me battre, non contre la douleur physique, mais pour sauver l'honneur de l'entreprise que j'ai bâti de mes propres mains. Les journées étaient longues et harassantes. J'étais épuisé, mentalement et physiquement. Mais abandonner n'était pas une option. J'ai dû me remettre en selle rapidement, donner le meilleur de moi-même tout en cachant mes blessures intérieures. Jim était toujours à mes côtés, prétendant m'aider à redresser la situation. Il s'occupait des clients, gérait les crises, me déchargeait de certaines responsabilités. À ce moment, j'étais reconnaissant pour son soutien. Je pensais qu'il faisait tout cela par amitié. Jamais je n'aurais imaginé qu'il agissait pour masquer sa culpabilité, évitant ainsi d'éveiller les soupçons.

Ses regards fuyants, ses absences...Cet enfoiré jouait double jeu, et moi j'étais trop aveuglé par notre amitié pour le voir. Ce constat m'écrase.

Comment ai-je pu être aussi naïf ?

La colère revient à la charge, brûlante. Il m'a trahi de la pire des manières et n'a pas seulement mis ma vie en danger, il a failli détruire tout ce que nous avons construis. Et pour quoi ? Du pouvoir !

Je serre les dents, déterminé à obtenir des réponses. Je veux comprendre ses motivations, m'assurer qu'il ne puisse plus jamais nuire à qui que ce soit. Mais pour cela je dois le retrouver, les retrouver.

Je traverse rapidement les rues de New York, la colère pulsant dans mes veines. Je dois commencer quelque part, et qui d'autre que sa mère est plus à même de répondre à mes questions ? Cela me trou le cul de passer par elle, mais je n'ai pas d'autres choix ! Je dois y retourner et essayer de lui soutirer plus d'informations, des pistes qui pourraient me conduire à lui.

En arrivant devant la porte délabrée de sa maison, je sens ma colère revenir.

Comment peut-on laisser son fils sombrer ainsi ?

BE MINE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant