Chapitre 52

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Nous arrivons au Memorial Care hospital, un établissement privé de renom connu pour sa discrétion et son efficacité. La Ferrari s'arrête brusquement devant l'entrée principale. Je suis épuisée, mais la panique me tient en haleine, tourmentée par les événements de la soirée qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

Nathan sort du véhicule en trombe et vient m'ouvrir la portière. Le visage fermé, il m'aide à sortir en m'extirpant de ses bras fermes et protecteurs. Je le suis, chancelante, jusqu'à l'accueil de l'hôpital. À peine nous franchissons les portes qu'il se dirige directement vers le comptoir. L'infirmière de garde se redresse à la vue de son air pressé :

- Je veux que vous preniez immédiatement en charge cette jeune femme, ordonne-t-il, sa voix tranchante. Elle a besoin d'examens complets : prises de sang, scanner, IRM. Je veux tout.

L'infirmière, visiblement intimidée, s'empresse d'appeler un médecin. Il continue de parler, exigeant, impitoyable. Je ne l'ai jamais vu ainsi. Sa notoriété lui ouvre toutes les portes, mais ce soir c'est comme s'il la brandissait comme une arme. Son supérieur hiérarchique arrive rapidement et me conduit dans une salle d'examen. Je me sens étrangement détachée, comme si je flottais en dehors de mon propre corps. Nathan me suit de près, refusant de me laisser seule.

- Ressentez-vous des douleurs quelque part ? Questionne le médecin en m'examinant. Ses gestes sont rassurants, mais je perçois de l'inquiétude dans ses yeux.

- Non, je suis juste fatiguée, je murmures d'une voix inaudible.

Les événements de la nuit me reviennent inlassablement, chaque souvenir plus terrifiant que le précédent. Mon protecteur se tient à quelques pas de nous, les bras croisés, le regard sombre. Il ne dit rien, mais sa présence est écrasante.

- Je veux un rapport complet sur son état de santé, dit-il en s'adressant à lui avec froideur. Et je veux des réponses.

Le médecin acquiesce, comprenant l'urgence de la situation. Ils me font allonger sur un lit d'examen et commencent à prélever du sang. Les aiguilles ne me font plus peur. J'ai traversé bien pire. Nathan ne quitte pas la pièce, et je doute que le Médecin parvienne à l'y contraindre. Il reste près de la porte, ses yeux rivés sur moi. Je sens son regard urgent, une présence à la fois réconfortante et oppressante. Il est là, il me protège, mais je ne peux m'empêcher de me sentir minable.

- Tout va bien se passer, dit l'homme en blouse blanche en posant sa main sur mon épaule. Nous allons faire de notre mieux pour nous assurer que vous allez bien.

Je hoche la tête, incapable de parler. Mes yeux s'embuent peu à peu de larmes que je m'efforce de ravaler. Je ne veux pas pleurer devant Nathan. Je dois me montrer forte.

Les examens s'enchaînent. Je me laisse faire, obéissante. Nathan ne cesse de surveiller les actions des médecins et des infirmières. A un moment, il s'approche de moi, son visage se radoucit un instant.

- Je suis là, Guiliana, murmure-t-il en caressant mes cheveux. Je ne te lâcherai plus.

Ses mots réchauffent mon cœur, mais je sens une pointe de frustration dans sa voix. Il en veut au monde entier, particulièrement à Jim dont nous savons tous l'implication désormais. Peut être m'en veut-il aussi, va savoir. Tout ce que je sais, c'est que je suis vivante, grâce à lui.

Enfin, les examens se terminent. L'homme revient avec les résultats préliminaires.

- Physiquement, elle n'a pas de séquelles graves, annonce-t-il. Mais nous devrons surveiller son état mental de près. Elle a subi un choc traumatique.

Nathan acquiesce, son visage toujours aussi dur.

- Faites ce qu'il faut, ordonne-t-il. Je veux qu'elle soit en sécurité.

BE MINE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant