Chapitre 48

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Pdv de Nathan

J'étais chez la mère de Jim, une visite désagréable au possible qui a été écourté par une urgence à New-York, pour ne pas dire une convocation au commissariat de police.

Le suspens est à son comble, les murs semblent rétrécir alors que je m'installe sur le siège face à l'inspecteur, dont les cernes apparentent sont accentuées par la lumière crue des néons. L'homme robuste, de la cinquantaine d'années, arbore un air grave en feuilletant le dossier posé sur le bureau avec une lenteur délibérée, comme s'il cherchait les mots justes pour annoncer la nouvelle, que je suppose terrible.

- Nous craignons que la vie de Madame Besnier soit en danger, commence-t-il, sa voix rauque résonne dans la pièce. En cause, sa relation avec Monsieur Carter qui la place inévitablement dans la ligne de mire d'une délinquante recherchée par nos services.

Je serre les poings, sentant une colère sourde me monter tandis que je le fixe pour essayer de déchiffrer ce qu'il ne dit pas. Ceci dit ces propos ne me surprennent pas, j'espérais seulement me tromper. Jim, mon soi-disant meilleur ami, m'a trahi de la pire des manières. Je savais qu'il n'était pas net, mais de là à être impliqué dans une affaire criminelle.

- Kammy, poursuit-il comme s'il lisait dans mes pensées. Nous avons à présent la certitude que votre associé collabore avec notre cible, connue pour sa cruauté et sa discrétion. Cela explique, entre-autre, pourquoi nous ne parvenons pas à lui mettre à la main dessus. Je serre les dents alors qu'il examine à nouveau le dossier. Nous avons tenté de la joindre, en vain. Selon les informations que vous nous avez fournies au téléphone, elle était chez vous la dernière fois que vous l'avez vue.

Harris poursuit, mais j'ai cessé de l'écouter. Jim. Mon père, et maintenant cette délinquante. Comment en sommes-nous-arrivé là ? Je hoche la tête, et tâche de suivre le fil de l'histoire.

- Les caméras de surveillance montrent qu'elle est partie aux alentours de quinze heures, poursuit-il en ajustant ses lunettes. Depuis, silence radio.

Ni une ni deux je sors mon smartphone et compose son numéro, pour finalement tomber sur la voix métallique de son répondeur. Mon cœur se serre. Où peut-elle bien être ? Je raccroche, frustré.

- Elle ne répond pas, dis-je plus pour moi-même que pour lui.

- Calmez-vous, dit-il en remarquant mon agitation. Ce n'est peut-être rien, mais nous devons envisager toute éventualité. Aussi, vous devez rester lucide et nous communiquer toute information susceptible de faire avancer l'affaire.

L'homme m'invite d'un signe de la main à me rapprocher. Son ton sans équivoque indique clairement qu'il n'a pas de temps à perdre. Je m'exécute.

- Ce que je m'apprête à vous dire risque de ne pas vous plaire mais il me parait primordial que vous le sachiez. Je le fixe impassible, la mâchoire serré, prêt à recevoir le coup de grâce. Il soupire. Monsieur Carter a été identifié parmi les personnes présentes sur les lieux le soir de votre agression, au siège social de Royal Diamond, annonce-t-il finalement, ses mots résonnant comme un coup de massue.

Un frisson glacé me parcoure l'échine, le monde vacille autour de moi. Jim...Mon ami de toujours, impliqué dans mon agression ? C'est impossible ! Mon esprit se brouille tandis que la réalité  m'écrase, une multitude de pensées et de questions se bousculant dans ma tête, mais aucune ne trouvant de réponse satisfaisante. Harris tente de désamorcer la bombe qu'il vient de lâcher, mais ses mots deviennent indistincts, tel un bourdonnement lointain, noyés dans le chaos de mon esprit.

- Les preuves sont irréfutables, Nathan, continue-t-il en disposant photos et rapports de police sur la table, bien en évidence. Les témoignages et les enregistrements vidéo corroborent cette identification, ajoute-t-il.

J'étudie les documents, mais les images paraissent floues, irréelles. Jim, le garçon espiègle et bagarreur qui m'avait secouru à maintes reprises, pouvait-il vraiment œuvrer contre moi ? Et Guiliana, était-elle en sécurité, est-elle blessée ? Mon cœur se serre, prit d'émotions contradictoires. Je refuse de  laisser le pire se produire. Je dois la retrouver, la protéger. Une  détermination féroce s'empare de moi.

L'homme me dévisage avant de se racler la gorge, me sortant de ma torpeur.

- Que devons-nous faire ?

- Toute information sur ses habitudes, les endroits qu'elle  fréquente, est bienvenu. Chaque détail compte. Nous avons déjà des équipes sur le terrain, mais votre connaissance personnelle de Guiliana pourrait faire  la différence.

Je hoche la tête, prêt à tout pour la sauver.

- Je vais vous dire tout ce que je sais !

Nous passons en revue les  informations à notre disposition, cherchant désespérément un indice sur  l'endroit où elle pourrait se trouver. Mes pensées reviennent sans cesse à  la dernière fois que je l'ai vue, à la peur dans ses yeux lorsqu'elle s'était réfugiée chez moi. Comment ai-je pu la laisser seule, comment ai-je pu le défendre ! Alors que nous discutons, je repense à notre conversation. Elle avait mentionné  vouloir se changer les idées, sortir. Peut-être s'est-elle réfugié en lieu sûre et familier. Je partage cette réflexion.

- Il se peut qu'elle ait rejoint sa colocataire, Sarah. Elles sont très proches, je dis, espérant que ce fil nous mène quelque part. Je poursuis : Quand à Jim, il m'a souvent parlé de certaines de ses fréquentations, bien que de manière détournée. Il a mentionné des lieux où il pourrait se rendre en cas de problème. Je ferme les yeux un instant, forçant ma mémoire à revenir à au souvenir de cette conversation. Il a une fois mentionné un entrepôt abandonné près des quais. Un endroit qu'ils appellent le 'Hangar'. Il y a  aussi un bar dans le quartier mal famé de la ville, le 'Nightshade'. Et une vieille maison en périphérie, près des bois.

L'inspecteur prend note.

- Bien, nous allons envoyer une équipe vérifier les lieux. En attendant, nous devons rester en contact constant. Si vous avez la moindre information, appelez sur le champ !

Je me lève, prêt à partir, mais Harris m'arrête.

Une dernière chose. Si nous trouvons votre ami, nous devrons l'interroger. Soyez prêt à entendre des choses qui pourraient vous bouleverser.

-  Faites ce qu'il faut, mais retrouvez-la !

-  Faites ce qu'il faut, mais retrouvez-la !

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BE MINE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant