Chapitre 37

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La journée touche à sa fin. Le lieu, autrefois vibrant d'échanges, se vide progressivement, laissant place à un calme surnaturel. Les étudiants et les professionnels qui ont défilé toute la journée se retirent, emportant avec eux leurs espoirs et leurs rêves. Je plie soigneusement les brochures et les flyers restants, et les range dans des boîtes. Les bijoux exposés sont délicatement remis dans leurs écrins en velours, et les portants à vêtements sont démontés méthodiquement. Nathan s'approche de moi, les notes de son parfum, caractéristiques de menthe poivré et de bois de santal, m'évoquent le pouvoir. Ses yeux sombres et perçants me scrutent avec curiosité lorsqu'il me rejoint :

- Je peux te raccompagner, si tu veux, propose-t-il.

Sa voix grave et posée résonne dans le grand hall presque vide. Il se tient là, ses mains dans les poches, essayant visiblement de paraître détendu, mais je peux percevoir une certaine tension dans ses épaules.

Je lui adresse un sourire poli, et secoue doucement la tête.

- Merci, mais j'ai encore quelques courses à faire avant de rentrer. 

Pour tout dire, je ne souhaitais pas de sa compagnie ce soir, pas après les événements tumultueux de ces derniers jours. J'ai besoin de temps pour moi, pour réfléchir à tout ce qui s'est passé.

Il fronce légèrement les sourcils, comme s'il s'apprêtait à insister, mais se ravise.

- Très bien, mais sois prudente, d'accord ?

Son ton est ferme, presque autoritaire, et je me contente de hocher la tête en guise d'assentiment. Il semble vouloir dire autre chose, mais se contente de m'adresser un dernier regard avant de se tourner pour continuer à ranger ses affaires.

Une fois tout le matériel emballé et prêt à être transporté, je prends mon sac et quitte le salon. Dehors, la nuit est tombée, et une brise fraîche me caresse le visage. Je marche d'un pas rapide, mes pensées tournant en boucle dans ma tête. La journée a été longue, et je ressens le besoin de décompresser avant de rejoindre Jim.

En passant devant une vitrine illuminée, mon attention est attirée par des ensembles de lingerie délicats et élégants. Un élan de spontanéité me pousse à entrer dans la boutique. J'examine les différents modèles, appréciant la finesse des dentelles et la douceur des tissus. C'est un petit plaisir égoïste, une façon de me rappeler que malgré le chaos qui règne dans ma vie professionnelle et personnelle, je peux encore trouver du réconfort dans les petites choses.

Je finis par choisir un ensemble en soie noire qui me fait me sentir à la fois forte et féminine. Après avoir payé, je reprends ma route vers l'appartement de Jim, sentant une certaine excitation à l'idée de le voir. Son état de santé s'est nettement amélioré ces derniers jours, et je suis soulagée de constater qu'il reprend des forces. Malgré les bandages et les douleurs résiduelles, il est redevenu le Jim que je connais, avec son sourire en coin et son humour sarcastique.

Arrivée devant la porte, je sors le double des clés qu'il m'a donné. C'est un geste de confiance que j'apprécie. Je déverrouille la porte et entre silencieusement. La pièce est plongée dans la pénombre, éclairé par la lumière tamisée d'une lampe de chevet.

- C'est moi ! Je crie en claquant la porte derrière moi.

Je traverse le couloir en direction du salon, et le trouve assis sur le canapé, un livre à la main. Il lève les yeux et me sourit, un sourire qui atteint ses yeux et fait palpiter mon cœur.

- Salut ! Comment s'est passé le salon de l'emploi ?  Demande-t-il en refermant son livre sur la table basse.

Je m'assois à côté de lui, en posant mon sac au sol.

BE MINE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant