Epilogue

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Six mois se sont écoulés depuis la nuit où tout a basculé. Nathan et moi avons survécu à cette épreuve, mais notre relation en est sortie grandit. Il a tenu sa promesse en accomplissant ce que Kammy exigeait en échange de nos libertés. Pour autant, il ne m'a jamais révélé les tenants de leur accord. Tout ce que je sais, c'est qu'il est revenu blessé, l'air hanté, mais vivant. Jim, lui, est toujours sous le joug de cette femme. Nous  avons convenu de ne pas dévoiler les informations en notre possession à la Police. Harris a mené son enquête, mais sans preuve concrète il ne pouvait rien.

Je me tiens sur le balcon, la brise caressant mon visage alors que je contemple la ville en contrebas. Je repense souvent à ma vie avant que tout cela n'arrive, à mes journées chronophage, mon souhait de rencontrer le grand amour.

Cette vie est si loin derrière !

Nathan aussi a changé. Il est plus distant, plus fermé. La trahison de Jim et de son père l'ont profondément marqué. Pourtant, nous restons proches d'une manière qui défie toute logique. Nous avons trouvé un étrange équilibre, une alliance forgée dans le feu des épreuves que nous avons traversées. La douleur m'a appris beaucoup sur moi-même. J'ai compris que la vie ne tient qu'à un fil, que les gens peuvent changer en un  instant. Mais je me suis aussi découvert une force insoupçonnée, une résilience née de la nécessité de survivre, d'avancer malgré tout.

Le soleil se couche, teintant le ciel de nuances de rose, un spectacle qui me fascine toujours autant, même après tout ce temps. Je suis désormais propriétaire d'un appartement dans l'Upper East Side, le quartier chic que je rêvais d'habiter un jour. Mon cœur déborde de gratitude et d'épuisement. La quantité de cartons qu'il reste à défaire me paraît insurmontable, alors je prends une pause pour me vider la tête. Mon patron a finalement décidé de reconduire mon alternance en contrat à durée indéterminée, et grâce à mon travail acharné et aux objectifs atteints, mon salaire a été reconsidéré. C'est une grande victoire pour moi, surtout après tout ce que j'ai traversé pour en arriver là. La transition de la Médecine à la mode n'a pas été facile, surtout avec mes parents.

- Ma chérie, où veux-tu que je ranges les assiettes ? La voix de ma mère résonne depuis la cuisine, m'extirpant de mes pensées.

- Dans le placard au-dessus du four !

Sa présence est inespérée, je n'aurais jamais cru cela possible il y a quelques mois. Notre relation a connu des hauts et des bas, surtout après que j'ai quitté Paris pour suivre ma passion. Ma mère était dévastée. Elle espérait me voir suivre les traces de mon père, et devenir une grande Chirurgienne. Alors quand ils ont appris pour New York, autant dire que c'était la fin du monde.

Avec le recul, je réalise que j'aurais pu m'y prendre autrement. Le résultat aurait été le même, mais j'aurai été droite dans mes bottes. Mes choix ont déstabilisés nos rapports, des disputes ont émergées. Mon père, ne l'a jamais accepté et préfère resté en France, refusant toujours de me parler. Pourtant, le temps et la distance ont fini par adoucir ma mère. La réconciliation fut lente, mais a finit par porter ses fruits. Elle a vue les résultats de mon travail acharné et a compris que ma la mode n'était pas qu'une simple lubie. Quand j'ai obtenu ma première année de Master, elle était incroyablement fière de moi. Cette fierté a été le pont qui a permis de reconnecter nos cœurs.

Elle m'a fait la surprise de débarquer à New York lorsqu'elle a su que je souhaitais investir dans l'immobilier. Elle voulait m'accompagner dans cette  étape important et, d'une certaine manière, rattraper le temps perdu.

- Ces assiettes sont magnifiques, Gui. Elles s'accordent avec le reste de la cuisine ! Dit-elle en quittant la cuisine pour me rejoindre sur le balcon. Elle s'appuie contre la rambarde pour observer les grattes-ciel.

Elle m'observe avec un regard tendre, brillant.

- Je suis tellement fière de toi, ma chérie. Regarde tout ce que tu as accompli à seulement Vingt-deux ans. Je sais que ça n'a pas été facile, mais tu as suivi ton cœur et tu as réussi.

- Je n'aurais pas pu y arriver sans ton soutien, même si ça n'a pas toujours été facile entre nous.

Elle me prend dans ses bras, et cela me réconforte. Cette étreinte représente tant pour moi : l'acceptation, le pardon, l'amour inconditionnel. Nous restons ainsi un moment à profiter de ce moment de paix.

- Quand tu es partie pour New York j'ai eu peur que tu te perdes, que tu te retrouves seule. Mais tu as su te montrer forte et capable. Tu as rassuré le cœur de ta pauvre mère.

- Ça n'a pas toujours été facile, j'admets en m'écartant légèrement pour la détailler. Les débuts ont été vraiment difficiles. J'ai eu des moments de doute, de solitude. Mais j'ai rencontré des gens formidables qui m'ont aidé à trouver ma place.

Elle hoche la tête, un sourire pétillant aux lèvres.

- Je suis heureuse que tu aies trouvé ta voie. Ton père finira par l'accepter aussi, j'en suis certaine !

Je soupire.

- J'espère, Maman. J'espère de tout mon cœur !

Nous restons silencieuses un moment, contemplant la ville qui ne dort jamais. Malgré les épreuves, New York m'a accueillie et m'a offert des opportunités incroyables. J'ai travaillé dur, et aujourd'hui, en plus d'être Styliste, ma Mère est avec moi sur le balcon de ma propriété. Le tout à seulement Vingt-deux ans. C'est un rêve devenu réalité.

- Allez, viens, on a du pain sur la planche, dit-elle en me prenant par la main.

Je la suis à l'intérieur, le cœur léger. Cette fois, je ne suis pas seule. Ma mère est avec moi, prête à partager cette aventure.

- Tu sais, je dis en ouvrant un carton rempli de livres, je suis heureuse que tu sois là. Ça compte beaucoup pour moi.

Elle me sourit tendrement.

- Moi aussi, ma chérie. Moi aussi.

Nous continuons à défaire les cartons, bavardant et riant comme nous ne l'avions pas fait depuis longtemps. C'est ainsi que se tisse notre relation retrouvée, un carton après l'autre, un sourire après l'autre.

La journée avance, et bientôt, la plupart des cartons sont vidés. La cuisine est rangée, le salon commence à prendre forme. Je suis épuisée, mais satisfaite. Ce nouveau chapitre de ma vie commence de la meilleure des façons.

- Je pense qu'on a bien travaillé aujourd'hui, dit-elle en s'asseyant sur le canapé. Il ne reste plus qu'à installer les rideaux et à accrocher quelques tableaux.

Je regarde autour de moi, heureuse du travail accompli. Cet appartement est plus qu'un lieu de vie. C'est le symbole de mon indépendance, de mes réussites et de la réconciliation avec ma mère. Chaque jour je me sens un peu plus chez moi, un peu plus accomplie.

Et même si le chemin a été semé d'embûches, je suis prête à affronter tout ce que l'avenir me réserve.

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BE MINE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant