Guiliana est une brillante étudiante en médecine. Depuis son enfance ses parents ont planifié chaque étape de vie, l'encourageant à poursuivre une carrière prestigieuse et sécurisée. Cependant, une passion secrète grandit en elle : la mode. Fascinée...
Enfin mon rêve se concrétise ! L'excitation me gagne lorsque je réalise que je me tiens devant les portes massives de la Fashion Institute of Technology, le cœur battant la chamade, au bord de l'extase. Et dire qu'il n'y a pas plus de deux mois je m'imaginais marcher sur ces pavés, l'air New-Yorkais contre ma peau. Aujourd'hui, cette vision est plus que réelle ! Les gratte-ciels m'encerclent, leur ombre imposante contrastent avec le ciel bleu. Je serre les lanières de mon sac à main pour me donner du courage. La foule se muant en masse devant l'entrée, était principalement constituée de nouveaux étudiants. Je vois des visages de toutes formes et de toutes origines, des styles vestimentaires allant du casual au plus excentrique. Chacun d'eux semble parfaitement à sa place, à l'aise même, comme s'ils avaient toujours appartenu à ce monde. Moi, en revanche, je me sens petite et insignifiante.
Une pensée pour mes parents me traverse l'esprit. Leur colère était grande à l'annonce de ma décision d'abandonner mes études, mais ce n'est rien comparé au silence qu'ils me témoignent depuis. J'aurai adoré partager ce moment de joie avec eux, voir la fierté sur leur visage. Au lieu de ça j'étais seule, sans soutien. Je secoue la tête.
Ce n'est pas le moment de flancher !
Je franchis les portes, impressionnée par les murs couverts de créations incroyables, et d'œuvres d'art en tissu et en fil. Les pièces recèlent une histoire, chaque œuvre d'art témoigne de la passion derrière le talent. Je m'arrête un moment, captivée par une robe en soie rouge faite de perles et de broderies complexes. Elle semble vivre, respirer. Je me demande si un jour, mes créations auront cet effet sur les gens.
Mais ce n'est pas le moment de rêvasser, l'heure tourne, et je dois me rendre à monpremier cours situé dans l'aile nord. Je suis les panneaux d'indication, essayant de ne pas me perdre dans ce labyrinthe de couloirs et de salles. L'odeur du café fraîchement préparé flotte dans l'air, mêlée aux parfums de divers tissus et matériaux de couture. Mon stress s'accroît à chaque pas. Je pense à mes amis restés en France. J'aurais voulu qu'ils soient ici, à mes côtés, pour partager ce rêve éveillé. Billie me manque.Je me rappelle de nos discussions animées sur les dernières tendances, nos rêves de conquérir les podiums du monde entier. Mais aujourd'hui, je dois affronter cette réalité seule.
J'inspire profondément, tentant de calmer mes nerfs. C'est un nouveau départ, une chance de prouver ma valeur.
En arrivant devant l'amphithéâtre, je jette un coup d'œil rapide à ma montre. Il reste quelques minutes avant le début du cours. Je choisis une place au milieu de la salle, espérant me rendre invisible, et observe les étudiants entrer les uns après les autres. Le professeur, un homme d'âge moyen, avec des lunettes rondes et une allure élégante, fait son apparition sur le pupitre. Il ne tarde pas à se présenter comme Monsieur Laurent -un nom français qui me fait sourire malgré moi-, avant de nous souhaiter la bienvenue, et de nous expliquer le programme du cours. Je prends des notes, en essayant de me concentrer malgré la quantité d'informations à retenir.
La première tâche à rendre avant la fin de la séance est la création d'un moodboard, censée représenter notre vision de la mode. Cela parait simple de prime abord, mais je ressens une pression immense à l'idée d'échouer. C'est notre première chance de montrer notre créativité, notre identité en tant que designers, et je ne veux pas me louper. Je sors mes fournitures et commence à découper des images de magazines, à assembler des couleurs et des textures qui me ressemblent.
Plus je m'immerge dans l'activité, plus mes doutes s'estompent. C'est ce que j'aime le plus dans la mode : la capacité à se perdre dans la création, à exprimer des émotions à travers des formes. Quand je lève enfin les yeux, je remarque que Monsieur Laurent observe mon travail avec un intérêt manifeste. Il s'approche et examine mon œuvre :
- C'est très prometteur, Mademoiselle ?
- Besnier ! Je réponds, en essayant de masquer mon accent français qui trahit ma nervosité.
- Et bien, Mademoiselle Besnier, vous avez un œil pour les détails et une sensibilité esthétique à exploiter. Continuez sur cette voie.
Son compliment me donne un coup de boost. Finalement, peut-être que je suis à ma place ici. La cloche sonne, marquant la fin du cours. Je range mes affaires, comblée.
En sortant, je croise une étudiante au sourire amical. Elle se présente comme Emily, une Américaine originaire du Texas. Nous discutons brièvement sur nos impressions concernant ce premier cours, et ce qui me frappe en premier lieu c'est sa chaleur et son ouverture d'esprit. Le courant passe aussitôt, je sens que nous allons bien nous entendre. Nous marchons ensemble vers la cafétéria, où l'odeur alléchante des frites me rappelle que je n'ai rien avaler depuis ce matin. Les tables sont bondées de monde, mais Emily trouve un coin tranquille où nous pouvons nous asseoir. La conversation s'écoule naturellement, et je découvre que nous partageons des goûts similaires en matière de musique.
Alors que nous discutons, je réalise que cette aventure n'est pas seulement une épreuve, mais aussi une opportunité de grandir et de découvrir de nouvelles facettes de moi-même. Oui, je suis seule dans un environnement inconnu, mais je ne suis pas totalement isolée. Je commence à voir cette école non pas comme une montagne insurmontable, mais comme un terrain d'opportunités diverses.
Avant d'enchainer sur le prochain cours, je prends quelques instants pour réfléchir à tout ce qui s'est passé. J'ai surmonté ma peur initiale, fait de nouvelles rencontres, et surtout, j'ai commencé à construire la vie que j'ai toujours rêvée d'avoir. Je ne suis qu'au début de mon voyage, mais cette première matinée m'a montré que je suis capable de plus que ce que je croyais.
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