BE MINE I

Chapitre 46

La musique vibre dans mes oreilles tandis que nous déhanchons sur la piste, au rythme effréné de la musique. Les lumières fusent de toute part, entrainantes. L'ambiance est au rendez-vous, et mon amie ne tarde pas à attirer l'attention tant elle est dans son élément, charmant les hommes avec son sourire éclatant et ses mouvements gracieux. J'éprouve une certaine fascination à la voir naviguer avec aisance dans cet océan d'admirateurs qui essayent tant bien que mal de se démarquer pour la conquérir, avant de se voir repousser poliment. Sarah sait exactement ce qu'elle fait et cela crée de la compétition entre les hommes qui l'entourent et rivalisent pour être celui qui aura l'honneur de sa compagnie.

Pour ma part je me lâche sur la piste, emportée par la musique. Les hommes ont beau tenter leur chance en m'abordant, je suis trop timide pour aller au-delà d'une simple danse. Je les laisse s'approcher, sourire, mais toujours en gardant une distance respectueuse. Leurs compliments me flattent mais ils semblent creux, incapables de combler le trou dans ma poitrine. À un moment, je m'éloigne de la piste de danse pour reprendre mon souffle et m'asseoir un moment. Je jette un œil à Sarah, entourée de ses admirateurs, et souris en la voyant si rayonnante. Elle est l'incarnation de la séduction, jouant avec les attentes de ses prétendants avec une habilité déconcertante. La fatigue commence à peser, le besoin de solitude se faire sentir.

Je la rejoins pour la prévenir de mon départ :

- Il se fait tard, je vais rentrer.

- Déjà ! Tu ne veux pas rester un peu plus longtemps ? Elle fait la moue.

Je secoue la tête.

- Non, je suis fatiguée. Et puis, je pense que tu t'amuses bien ici, je lui lance un regard complice.

Sarah me serre fort dans ses bras.

- Je suis tellement contente de t'avoir vue ce soir. Tu es magnifique, tu le sais ? On déjeune ensemble demain, d'accord ? Et envoie-moi un message quand tu es rentrée.

Je hoche la tête et la serre également dans mes bras.

- Toi aussi, amuse-toi bien, et sois prudente ! Je lui dis avant de me diriger vers la sortie.

La brise Automnale fouette mon visage alors que je quitte les lieux, les jambes en compote après avoir dansé sans relâche. Je sors mon téléphone de ma pochette : Déjà quatre heures du matin ! Cette soirée, c'était de la folie, à un point que le temps m'a paru court. Hélas, il se fait tard, les rues de Brooklyn sont désertes et je ne connais pas bien le quartier. L'air frais de la nuit me fait frissonner et je resserre ma veste en espérant que le taxi arrivera rapidement. Je jette un coup d'œil nerveux autour de moi, surveillant son arrivée. Les lumières clignotantes de la boîte de nuit et les éclats de rires étouffés par la sono semblent appartenir à un autre monde. Ici, tout est calme, trop calme. Les ombres amplifient ma crainte.

Soudain, j'entends des pas derrière moi. Mon cœur rate un battement, m'obligeant à me retourner brusquement, mais il n'y a personne. Si ce n'est l'ombre furtive d'un chat qui disparaît au coin de la rue. Je tente de me rassurer, de me dire que ce n'est rien, mais la nervosité commence à se frayer un chemin jusqu'à mon estomac.

Le taxi ne semble pas pressé d'arriver. Je vérifie l'application, mais la voiture est toujours à plusieurs minutes de distance. L'anxiété monte, je décide de m'éloigner un peu de la rue principale dans l'espoir de trouver un endroit plus éclairé et plus fréquenté. À peine ai-je fait quelques pas qu'une main se pose sur mon épaule. Je sursaute, le cœur en branle. Avant que je puisse me retourner, une autre main m'attrape fermement par le bras.

Qu'est-ce que !

Je me débats, mais la prise trop puissante.

- Du calme, ma jolie, murmure une voix rauque à mon oreille. Pas un bruit ou tu risques de le regretter.