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Theme song : Time - Hans Zimmer

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Entrant dans la chambre de Tony, je poussa doucement la porte en regardant autour de moi. Je n'entends rien, il fait sombre et je n'arrive pas a voir ou je met les pieds. Au moment ou j'alluma la lumiere, un son étouffé vint de la chambre du milliardaire. Je partis alors dans sa direction sans reflechir et ouvrit l'une des deux grandes portes battantes en laissant s'infiltrer la lumiere du salon dans la piece. Au centre du lit, Tony semble se debattre avec ses demons, il geint et ettouffe des sanglots.

Me precipitant vers lui, je grimpa sur le lit et posa mes mains sur ses joues pour le reveiller. Il est en sueur... la faible lumiere me laisse voir son teint pale et ses traits tirés par ses cauchemars. Je fis glisser ma main jusqu'a la sienne sur son torse nu et la pressa doucement en fixant ses yeux esperant les voir s'ouvrir.

"Tony, tout va bien... dis-je d'une voix calme."


Quand ses yeux s'ouvrirent brutalement, il se redressa d'un coup en manquant d'entrechoquer sa tete avec la mienne. Le souffle court, il ferma aussi fort les yeux qu'il le pouvait. Il n'arrive plus a respirer, il fait une crise d'angoisse. Je ne l'ai jamais vu comme ça... A l'epoque, il lui arrivait de faire des cauchemars mais pas avec une telle intensité...

Plaquant ma poitrine a son epaule, j'enroula son corps avec mes bras en posant doucement mon menton sur son epaule. Puis repsirant calmement, j'attendis qu'il reprenne doucement ses esprits. Il est brulant, sa peau me consume mais je ne m'en ecarte pas pour autant. Je sens qu'il en a besoin et le moins que je puisse faire, c'est d'essayer de me rendre utile pour calmer ses angoisses...

Quand sa joue bascula machinalement sur ma tempe, je ferma les yeux en profitant de son contact. Je sens son coeur battre a tout rompre dans sa poitrine mais sa respiration tend a se calmer.Je suis prete a croire que Tony n'est pas parti ce jour là par interet ou par envie. Il a vraiment cru qu'il etait mieux pour moi qu'il s'en aille et ça l'a brisé d'une maniere que je n'aurais pas cru possible. Cette decision l'a hanté pendant 4 longues annees et aujourd'hui il n'en est pas plus apaisé...


"Louna... souffla t-il en déglutissant difficilement.

-Je suis là.."


Une larme coulant sur ma joue, je baissa la tete en posant doucement mes levres sur son epaule nue. Je n'aurais pas du croire que ça avait ete plus facile pour lui.

Quand il redressa la tete en essayant de prendre une grande inspiration, je leva les yeux sur lui en voyant que ses angoisses ne se calmaient pas. Je ne sais pas de quoi il à peur mais le voir comme ça est un crève coeur. Je ne suffis pas à l'apaiser.

Je ne suffis plus...

Il finit par s'écarter de moi en refoulant un sanglot. Le souffle court, il parti en direction de la salle de bain et je resta là sans savoir quoi dire ou quoi faire. Est ce que je dois le suivre ? Est ce que je dois lui laisser du temps ? J'entendis le robinet s'actionner et je choisi la première option. Je veux lui laisser de l'espace mais son état m'inquiète...

Me levant du lit, je marcha doucement jusqu'à la salle de bain avant de m'arrêter devant l'encolure de la porte. Une main sur la cloison, je pinça les lèvres en voyant mon beau brun devant le lavabo, la tete baissée. Il ne va pas bien...


"Tony... Soufflais-je.

-Laisse moi Louna..."


Il a balbutié ces mots d'une façon qui m'oblige à rester. Il n'empêche s'éclater devant moi mais je ne veux pas qu'il cache ce qu'il ressent. Je veux savoir ce qu'il à vécu pendant ces quatres longues années, je veux savoir comment il va...

Puis, il se retourna et se laissa glisser le long du meuble du lavabo pour s'assoir au sol. Voyant sa détresse, je m'approcha de lui et me baissa à sa hauteur. Il renferme son visage dans ses mains mais j'entends sa respiration saccadée et sa douleur.


"Tout va bien Tony...

-J'aurais jamais du partir..."


Posant ma main sur son épaule, je baissa la tete sans savoir quoi lui répondre. Il n'aurait jamais du partir, il à raison mais je me rends compte à cet instant qu'il en a souffert autant que moi si ce n'est plus. Quand il releva la tete vers moi, je fus frappé par ses yeux rougies par les larmes et ses cernes qui trahissaient de nombreuses nuits agitées.


"Je t'aime Louna..."


Sentant les larmes monter, je pris sa main dans la mienne et posa mon autre paume sur sa joue. J'ai envie de lui répondre que c'est bien le cas pour moi aussi. Que ce creux de quatres longues années n'a pas suffit à faire s'essouffler mes sentiments pour lui mais je ne peux pas... Aujourd'hui mes décisions influencent la vie d'une autre personne et je ne veux pas la décevoir...


"Tony... Soufflais-je en laissant couler mes larmes sur mes joues.

-Je sais que je suis une ordure mais je t'en prie... Dis moi que je n'ai pas tout perdu..."


Touché par ses mots et sa détresse, je me mordis la lèvre pour ne pas laisser s'échapper la vérité.


"Je..."


Incapable de finir ma phrase, je ne savais pas quoi dire. Mes larmes affluent sur mon visage et je ne suis plus capable de regarder ce grand brun dans les yeux. On s'est détruit l'un l'autre et c'est tellement douloureux de voir à quel point on est brisé...

Basculant l'arrière de sa tete contre le meuble, Tony ferma les yeux en laissant quelques larmes couler sur ses joues. J'aimerais lui dire à quel point je l'aime mais je ne suis plus capable de donner la possibilité à quelqu'un de me faire du mal comme lui m'en a fait en me quittant de cette facon.

Restant silencieux plusieurs longues secondes, je finis par presser sa main entre les miennes. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça mais la vérité c'est que j'ai tellement envie de me jeter dans ses bras et de faire l'aveugle, de recommencer à zéro en me disant "on verra bien !". Mais ce bébé que j'ai juré de protéger ne mérite pas que je prenne une telle décision à la va vite comme ça.

Prenant son visage entre mes mains, je le força à me regarder une seconde en m'empêchant d'éclater en sanglot.


"Tu es l'homme de ma vie Tony... Tu as toujours été mon modèle, mon meilleur ami et mon âme soeur mais comment je pourrais m'endormir le soir en ayant toujours peur que tu ai disparu au réveil ? Comment je pourrais croire que c'était la dernière fois que tu m'abandonnais du jour au lendemain ?

-Laisse moi te le prouver... Laisse moi du temps pour te montrer que je ne veux rien d'autre que t'avoir avec moi à chaque putain de seconde. Je t'en prie, laisse moi une chance."


Il prit mes mains sur ses joues et les pressa doucement en me voyant baisser la tete. Mon coeur ordonne un "oui" franc et massif mais mon cerveau s'évertue à lui rappeler tout ce qu'on a traversé en son absence...

















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Le coeur d'une armure {tome 3}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant