Tony Rivera

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Mais alors que j’attends une attaque, il ouvre la bouche pour parler. Encore !
Je perds patience, avec un grognement, je me jette sur lui. Du plat de la main, je le percute sur la pomme d’Adam. Il ouvre les yeux et se met à tousser, avant de cracher sur le sol.
Je le bascule au sol, les quelques prisonniers qui sont tout près s’écartent en murmurant. Ils ont arrêté de chanter, ils ne s’attendaient pas à ça. Parce que j’ignorais les provocations de Jeff, ils m’ont pris pour une putain de poltron.

Jeff tente d’agripper mes bras, mais je ne le vois presque plus, ma vision se brouille et pas seulement à cause du soleil. Les voix des autres prisonniers se transforment petit à petit en rires et une voix plus forte dans ma tête me gronde d'en finir avec lui, avec eux tous. Le peu de contrôle que j’avais sur ma santé mentale cède, cette sensation familière m’envahit, ce besoin constant que j’ai de prendre la vie pour donner un sens à la mienne. Je suis au bord de la frénésie meurtrière, je le veux mort, froid et immobile à mes pieds.

Il se débat, tente de me renverser pour se relever, décuplant ma rage. Avec un grognement, je lui envoie un coup de poing à la tempe avant de saisir mon couteau dans ma poche. Je pose la lame sur la veine à la base de son cou et il arrête automatiquement de bouger.
Le silence se fait autour de nous, mais la voix dans ma tête devient de plus en plus menaçante. J’ai l’impression d’entendre des rires, mais avec le temps j’ai appris à les ignorer, ce n’est qu’une création de mon esprit malade.

Une fois, Gayle m’a demandé si j’aimais ce que je faisais, je lui ai répondu que je devais le faire. Mais la réalité est là : si ma princesse avait la moindre idée de ce qui se passe dans ma tête, jamais elle ne m’aimerait. Si elle savait que je suis capable de jouir de plaisir en voyant la peur dans les yeux de Jeff, elle serait dégoûtée.

Je ne le fais pas parce que je dois le faire, j’aime ça, j’aime cet instant quand la victime à ma merci comprend que c’est la fin. Qu’elle est arrivée au bout du voyage.

J’essaye de calmer les tremblements de mes mains, mes yeux sont sombres de colère quand je regarde Jeff qui a pâli sous moi. J’écrase son bras blessé sous mon genou. Le poussant à hurler comme un demeuré.

– Où as-tu entendu son nom ? Il a la bêtise de sourire. Jeff a pris la place de Harry en tant que chef de la bande donc forcément il ne veut pas perdre la face. Ma vision se brouille à nouveau au même instant qu’une bouffée de chaleur me traverse, la voix ricane en me murmurant des insanités.

– Ta salope a donné bien plus que son nom si tu vois ce que… Je ne le laisse pas finir.

– Tu aimes sourire à ce que je vois, on a ça en commun.

– Tu te fous le doigt dans le cul, je ne suis pas comme toi. Je me penche pour murmurer contre son oreille.

– Tu as raison mon petit Jeff, quand ta mère te disait de ne pas avoir peur des monstres sous ton lit, moi je jouais avec ces monstres. Tu t’en es pris à la mauvaise personne et tu as prononcé le nom de la mauvaise femme. Personne n'insulte ma femme !

Je saisis son visage et grâce au couteau, je lui trace un sourire déchirant la peau de son visage. J’éclate de rire face à ses yeux exhorbités et à ses cris hystériques.

– Tu as raison sur un point, ma place est dans un putain d’hôpital psychiatrique. J’enfonce la lame dans sa joue. Jack porte la main à sa bouche, sûrement pour ne pas vomir.
D'une main, je maintien Jeff au sol. De l'autre, je transperce son ventre à l'aide du couteau écartant sa peau, Jack est tellement paralysé par la stupeur qu'il ne tente même pas de se relever. Fourrageant à l'intérieur de son abdomen j'en extirpe un fouillis d'intestins dégoulinants de sang, J’arrache d'un coup sec et que je jette sur les compagnons de Jeff.

L'ombre 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant