Gayle

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– Et lui ?

Je questionne à l'intention de Camille alors que Cass et Giacomo accueillent à l'entrée un homme d'un certain âge. Comme ceux venus avant lui, il est flanqué de son exécuteur et de son consigliere ou bras droit. La Pieuvre assistera à la réunion avec son successeur et son exécuteur, qui n'est autre que Riccardo, connu dans le milieu comme la Pieuvre de l'ombre, sans oublier le consigliere, le père de Dante, qui déteste être en public.

– Le chef d'un cartel mexicain. C'est la première fois qu'il assiste à la réunion. L'homme échange quelques mots avec Gia et Cass avant d'emprunter l'escalier menant à la salle de conférence. J'ai du mal à croire que je suis dans le même bâtiment que les hommes les plus puissants dans le monde du crime.

– Oh, putain, le voilà ! Camille jubile presque, c'est Anthony Aldi !

Le dénommé Anthony Aldi est un homme de couleur, il est grand et mince, élégamment vêtu, avec une coupe militaire et un visage aux traits ciselés. Il regarde dans notre direction et fait un clin d'œil à Camille, qui sourit comme une adolescente lors d'un concert des One Direction.

– C'est qui lui, putain, il est beau ! S'exclame Arya alors qu'Anthony Aldi emprunte les marches à la suite de Luca. Lui et ce dernier discutent comme deux vieux potes contents de se retrouver.

– Anthony est un petit voyou des rues qui a gravi les échelons. Il est à la tête d'un véritable empire dans le sud des États-Unis. Il est en prison en ce moment. On regarde Camille comme si elle est folle.

– Non, il n'est pas en prison. Il est là !

– Je me suis mal exprimé, il purge une peine de 5 ans de prison pour homicide volontaire.

– Comment a-t-il fait pour être là ?

– L'argent ouvre toutes les portes, même celles de la prison.

Je hoche la tête, elle a raison. Je pense notamment à la facilité avec laquelle Riccardo a sorti Lionel de prison pour le livrer à la Pieuvre.

Camille continue de nous présenter tous ceux qui pénètrent dans le bâtiment.

– Oh, c'est la famille Bogatyryov. La Bratva de New-York, le parrain et ses deux fils, Sévastien l'aîné et Wladimir, alias le Monstre des arènes. La Bratva organise des combats à mort, ça fait partie des activités qui les ont rendus riches. Et à ce jour, Wladimir est le meilleur combattant de l'organisation, il n'a jamais perdu un combat. C'est un tueur sans scrupules.

Sébastien est aussi petit que le parrain et de forme trapue. Il a des cheveux blonds presque blancs et des yeux translucides profondément enfoncés dans leurs orbites. Wladimir, quant à lui, est tout le contraire : il a le physique d'une armoire à glace, avec ses cheveux bruns attachés sur la nuque et rasés sur les côtés. Les deux autres portent des costumes stricts, tandis que lui est en pantalon de toile et chemise qui ne dissimule pas ses armes. Mais ce qui attire le plus l'attention, c'est son visage aux traits durs, dont le côté gauche est abîmé par de profondes cicatrices. Cet homme n'est clairement pas le genre de personne à qui on cherche des problèmes.

Le démon pénètre dans le club à cet instant ; en le voyant, Wladimir a un sourire qui rend ses traits moins durs. Les deux hommes échangent quelques mots, puis se tournent brusquement dans notre direction. Je déglutis, les yeux du démon se plantent dans les miens, et il se met à raconter quelque chose au dénommé Wladimir sans jamais rompre le contact visuel. Si ça se trouve, il est en train de vanter quelle merveilleuse pute je ferai dans l'intention de me vendre à la mafia russe. Merde, vu la façon dont Wladimir vient de sourire, c'est peut-être vrai ? Il faut que j'arrête de m'inventer des scénarios ; j'ai lu quelque part que ce n'est pas un signe de santé mentale. Ils arrêtent enfin de me dévisager pour monter dans la salle de conférence.

L'ombre 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant