Chapitre 12 : Tentation

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Calliope

Je me redresse dans le lit d'Ashley, la tête en vrac et une douloureuse nausée me tordant l'estomac. Je plaque mes mains contre mes tempes que je masse en plissant les yeux. Josh m'avait prévenue que j'allais sûrement avoir la gueule de bois. J'avoue que je n'ai pas vraiment relevé sur le moment. À présent, je comprends tout à fait.

Plus jamais.

Les souvenirs de la veille me donneraient envie de m'arracher les cheveux. J'ai totalement pété les plombs. Bordel, qu'est-ce qui m'a pris de le laisser me toucher de la sorte ? De laisser ses doigts faire frissonner ma peau et son regard me paralyser.

Newton Adams, tu es un putain de démon.

Il s'incruste dans chaque cellule de ma peau pour y foutre le bordel. Pire encore, il infiltre mon cerveau et toutes mes pensées pour les rendre floues et délirantes.

Je secoue la tête lentement, tentant de penser à autre chose qu'à cet enfoiré. Je me lève et ferme les yeux une seconde en sentant le monde tourner autour de moi. Pourquoi les gens picolent si c'est aussi douloureux le lendemain ? Même si sur le moment la sensation était agréable, à présent je serais capable de me frapper la tête contre les murs pour faire disparaître la douleur.

J'enfile mon sweat pour recouvrir mon fin débardeur et quitte la chambre dans des mouvements peu maîtrisés à cause de mes jambes chancelantes et fébriles. Des voix résonnent faiblement au rez-de-chaussée. Je m'y dirige et croise rapidement le sourire éclatant de Paloma, la mère de Ash.

— J'en connais une qui s'est éclatée hier soir, remarque-t-elle en rigolant.

J'affiche un faible sourire, retenant difficilement les remontées acides qui me chatouillent l'estomac. Je ne pourrais même pas dire si j'ai passé une bonne soirée, et pour cause, trop d'événements ont foutu en l'air mon cerveau.

— Cal, t'es réveillée, lance Ash en entrant dans la cuisine, un sourire aux lèvres. Pas trop mal au crâne ?

— J'ai envie de crever, balbutié-je en me frottant le front.

Elle rigole, me faisant plisser le nez à cause des forts décibels qui me vrillent les tympans.

— Ça fait souvent ça la première fois.

— Comment tu fais pour être aussi fraîche toi ?

Elle hausse les épaules.

— J'ai pas autant picolé que toi ! Quoi qu'il en soit, tu le sauras pour la prochaine fois.

— Crois-moi, il n'y aura pas de prochaine fois. C'est fini. Plus d'alcool, plus une goutte.

Elle pouffe en secouant la tête. Sa mère pose son index sous son œil en arquant un sourcil, comme pour me signifier qu'elle n'en croit pas un mot.

— Jusqu'à la prochaine, lance Billy derrière moi.

Je pivote sur moi-même et croise son regard pétillant.

— Comment tu te sens ?

Je hausse les épaules, une moue ourlant mes lèvres. Il prend ma main et la tourne pour y glisser un médicament blanc en son creux.

— Pour le mal de crâne.

Il me donne un grand verre d'eau et me fait signe de la main pour que je l'avale. J'obéis et enfile l'eau fraîche d'une traite sans manquer d'ingurgiter le cachet pour soulager la souffrance de mes tempes.

— Tu veux manger un truc ? propose-t-il.

Je secoue la tête. Je ne suis pas sûre de pouvoir avaler quoi que ce soit sans dégobiller tout le contenu de mon estomac.

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