Chapitre 44 : Douche froide

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Calliope

Les souvenirs de la soirée d'hier m'arrachent un sourire lorsque je lis le SMS que je viens de recevoir.

Josh : Ma mère vient de me demander si j'avais un petit copain. C'est étrange, mais bordel, ça me soulage de pouvoir enfin lui en parler librement.

Calliope : J'imagine que tu vas tout de même passer outre l'histoire avec « Le Stalker » ?

Je ricane en visualisant par avance sa réponse qui ne tarde pas à arriver.

Josh : J'aime ma mère, je ne veux pas qu'elle fasse un infarctus !

Je secoue la tête, sourire aux lèvres, avant d'immerger mon smartphone dans la poche de mon jean.

Sac à dos sur les épaules, je quitte ma chambre et remets en place ma mine déconfite en croisant mes parents au rez-de-chaussée. Ça ne semble pas les déranger que l'on ne soit plus que des étrangers à présent, étant donné qu'ils sont plongés dans un mutisme semblable au mien depuis des jours.

Je cherche encore le moyen de pouvoir me barrer d'ici tout en assurant mon avenir. Malheureusement, des études en médecine représentent une somme astronomique ; je dois me rendre à l'évidence, mes parents détiennent mon futur entre leurs mains.

Je m'échappe de la maison et rejoins le 4x4 de mon père.

Un bruit derrière moi attire mon attention. Mon cœur loupe un battement lorsque je l'aperçois. À seulement une dizaine de mètres, Newton se prépare à chevaucher son bolide. Une cigarette bloquée entre ses lèvres que je rêve de goûter à nouveau, il m'observe.

Ses billes me pénètrent et font bondir mon organe creux qui semblait éteint depuis des jours. Je suis à deux doigts de laisser s'épanouir un sourire béat sur mes lèvres, mais je sursaute en entendant mon père débarquer.

Je me frotte le visage et fais volte-face abruptement en tentant d'effacer le bonheur qui court dans mes veines.

Arrivé au niveau de la voiture, le regard de mon père se porte derrière moi, je constate un pli léger se former entre ses sourcils. Finalement, le moteur de la moto gronde avant de s'éloigner.

Ni une ni deux, je me précipite à l'intérieur de l'habitacle, portée par un enthousiasme trépidant à la simple idée de le revoir. Mon père entre à ma suite et se tourne aussitôt vers moi.

— Tu le connais ?

— Hein ? Qui ça ?

— Le môme avec la moto.

Son regard sombre me fait flipper. Je suis à deux doigts de me liquéfier en cherchant ce que je pourrais répondre.

— On est dans la même classe, dis-je simplement, tentant d'adopter un flegme sans faille.

— Tu t'entends bien avec lui ?

— Nous ne sommes pas amis.

Je manque de soupirer de soulagement lorsqu'il démarre enfin le moteur et s'élance dans la circulation. Aucun mensonge ne m'a échappé, aucun risque pour moi de me faire choper en train de mentir à mon père.

Nous ne sommes pas amis, c'est vrai. Même si je ne sais pas ce que nous sommes, je suis loin de le considérer comme Josh, ni même comme Maverick qui a eu l'honneur de rejoindre ma très courte liste d'amis. Newton est singulier. Il occupe une place unique dans ma tête et dans mon cœur. Personne ne pourra jamais le remplacer, j'en suis certaine.

Revoir Newton après tout ce temps d'absence m'a fait prendre conscience que j'ai une tonne de choses à lui dire. 

e vais prendre exemple sur mon ami Josh. Peu importe que je ne parvienne pas à mettre de mots sur ce que je ressens, une chose est sûre, je désire me blottir dans ses bras et le supplier de ne plus jamais me lâcher. Je veux qu'il sache qu'il m'apporte la sérénité dont j'ai besoin et que son absence m'a rendue triste. Je me sens capable de lui avouer ma faiblesse, de la lui montrer. J'ai confiance en lui et j'ai l'ultime conviction que je ne regretterai pas d'ouvrir mon cœur.

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