Chapitre 15 : Départ

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Calliope

Ce matin, en croisant Josh devant le lycée, un sourire fleurit sur mes lèvres. J'ai une soudaine envie de le serrer dans mes bras, mais je me retiens de justesse, ne voulant pas faire ça devant tant de monde.

— Salut, Cal. Comment tu te sens ?

Je hausse les épaules en soupirant.

— J'ai eu des nouvelles de ma grand-mère hier et elle a décidé d'accepter l'intervention.

Les lèvres de Josh s'étirent vers le haut.

— Je t'avais dit que tu parviendrais à la convaincre.

J'étais tellement au fond du seau hier matin que j'ai presque supplié mon père pour ne pas aller au lycée. Je l'aurais cru moins conciliant, mais il m'a surpris en acceptant presque aussitôt.

Quant à ma mère, je ne lui ai pas adressé la parole depuis notre retour de l'hôpital. De toute façon, elle n'a pas non plus cherché à s'excuser.

J'ai passé la journée à ruminer mes idées, à laisser mon cerveau être assombri par tout un tas de pensées négatives jusqu'à ce que Josh m'appelle en fin de journée pour prendre des nouvelles. J'en ai profité pour lui raconter tout ce qui s'était passé, de la crise cardiaque de ma grand-mère, à la gifle de ma mère, en passant par tous les détails de cette journée pitoyable. La seule chose que j'ai omise est cette étrange sensation lorsque j'ai croisé le regard de Newton. Moi qui suis censée le détester, je me surprends à le chercher du regard à travers la foule qui attend le bus. C'est incompréhensible, j'ai l'impression de devenir folle.

— Je t'enverrai les leçons que tu as loupées hier et aussi celles de lundi après-midi, dit Josh.

— Merci.

Le bus se pointe au loin, mes sourcils se froncent, alors que je ne parviens toujours pas à apercevoir mon stupide voisin.

— Tu cherches qui ?

— Hein ? Oh euh... Ashley. Tu l'as vue ?

— Elle est en train de discuter avec Clarisse.

Il pointe du doigt les deux filles, et je fais mine d'être satisfaite par sa réponse. Ashley m'adresse un sourire lorsqu'elle m'aperçoit et lance un rapide geste de la main à la pom-pom girl avant de s'approcher. Entre sa lourde valise qui traîne derrière elle et ses escarpins qui claquent bruyamment contre le bitume, je ne suis pas surprise de voir que de nombreux visages se retournent à son passage. J'ai fini par m'habituer au fait qu'elle attire l'attention, même si je ne suis toujours pas très à l'aise avec cela.

— Cal ! (Elle me serre dans ses bras.) Où sont tes bagages ?

Elle me regarde en fronçant les sourcils.

— Dans mon sac, répliqué-je en pointant mon lourd sac à dos du pouce.

Elle écarquille les yeux et m'observe comme si j'étais un extraterrestre.

— Tu as réussi à rentrer toutes tes affaires dans ce petit sac ?

— On ne part que quatre jours, gloussé-je.

— Justement !

Je rigole en secouant la tête. Cette fille est épuisante, mais je l'apprécie. Elle n'est pas fausse comme la plupart des autres, elle dit ce qu'elle pense et n'hésite pas à donner son avis quand bien même il puisse déplaire.

Un bras autour de mes épaules me fait sursauter. Lorsque je pivote la tête, je roule des yeux en apercevant Maverick me lancer un regard mielleux. Je repousse son bras en tapant dessus et m'écarte de lui.

Face à faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant