Chapitre 8 : Haine douloureuse

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Calliope

Depuis ce fameux soir où j'ai dû me taper tout le nettoyage de la salle de chimie toute seule, Newton ne s'est pas repointé au lycée.

Pour mon plus grand bonheur...

Avec Maverick, nous avons même dû présenter notre projet d'économie en duo, Shirley n'ayant pas non plus fait acte de présence. J'ai accepté lorsqu'il m'a supplié d'inclure Newton dans la notation, en disant qu'il avait participé même si ce n'était pas le cas. En revanche, la seule condition était que Shirley soit écartée du groupe, ce qu'il n'a pas hésité à accepter. Nous sommes ressortis grands « gagnants » de cet exercice en obtenant la meilleure note de tous les groupes. Au moins à présent, je suis débarrassée de ces trois cons et notamment de Newton qui me doit une fière chandelle. Si auparavant je lui étais redevable, à présent, c'est lui qui l'est, et je me ferai un plaisir de lui rappeler lorsque je le reverrai. Non seulement j'ai passé plus d'une heure à nettoyer le labo de chimie toute seule, mais en plus, j'ai accepté de mentir à madame Robinson en disant que Newton s'était aussi investi que Maverick et moi dans le projet. Josh m'a jeté un regard blasé lorsqu'il a entendu cela, il sait pertinemment que l'autre n'a rien foutu du tout. Mais premièrement, je ne suis pas une baltringue, et deuxièmement, si cela me permet de me débarrasser définitivement de ces enfoirés alors plutôt deux fois qu'une !

Marchant toute seule dans les couloirs, je croise le frère d'Ashley.

— Eh, Cal, tu viens aux sélections ?

Billy m'adresse un sourire ravageur qui attire le mien.

— Comme promis, je viens t'encourager. Mais t'as pas intérêt de faire de la merde.

— Je vais faire de mon mieux, dit-il en me décochant un clin d'œil. On se retrouve sur le terrain.

Je hoche la tête en lui souriant, tandis qu'il s'éloigne.

— C'est rare de voir un sourire étirer ta bouche à pipe, Bellini.

Mon souffle se fige, mon sourire s'évanouit. Je pivote sur moi-même pour faire face à l'enfoiré qui vient de me balancer sa haine froidement.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Les lèvres de Newton s'étirent en un sourire fier.

— J'ai dit « C'est rare de voir un sourire étirer ta bouche à pipe, Bellini. »

Mes joues s'échauffent, une bombe explose en mon antre et me fait perdre mon sang-froid. Les deux paumes sur sa poitrine, je le repousse violemment en l'insultant. Sûrement surpris, il perd l'équilibre une demi-seconde avant de reprendre contenance.

— Tu n'es qu'un sale putain d'enfoiré de merde, Adams ! Va te faire foutre ! Toi et ton putain de sourire à la con ! Allez tous vous faire mettre !!

Je quitte le couloir, bousculant tous les élèves sur mon passage. Mon sang bouillonne dans mes veines, j'ai besoin de me défouler, j'ai besoin d'éliminer toute la rage accumulée, je veux briser les couilles de cet enfoiré et péter son nez. Je veux le voir saigner, je veux qu'il me mange dans la main et me supplie d'arrêter de le torturer. Il fait naître en moi de terribles pensées qui dévastent mon cœur et noircissent mon âme. Je veux qu'il souffre, comme je n'ai jamais espéré voir quelqu'un souffrir, pas même Maverick, ni même cette pouffe de Shirley. Je ne parviens plus à contrôler mes émotions, je n'arrive pas à contenir toute la rage qui me barre la gorge et pèse lourd dans mon estomac. J'ai besoin d'hurler ma haine, de la faire sortir, de la laisser s'échapper par la totalité des pores de ma peau. Mes yeux brûlent à force de retenir des larmes qui tentent de passer la barrière de mes paupières. Je quitte l'établissement au pas de course en reniflant, ravalant ainsi la marque de mes faiblesses. Il est hors de question que je pleure à cause de ce connard qui ne souhaite rien d'autre que me voir flancher. Même si un intense feu crépite en mon antre et me tord les boyaux, je ne le laisserai pas me consumer.

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