Avery
"La mode se démode, le style jamais" est devenue l'une de mes citations préférées, j'ai toujours été celle qui avait une vision de la mode très chic. On ne m'a jamais aperçu en survêtement et me voir en basket est devenu très rare. Rien de mieux, qu'une paire de babies rose satin.
Mon amour pour le rose remonte à mon enfance, j'ai très certainement trop regardé la panthère rose. Voir la vie en rose, c'est génial, non ? Au fil des années, j'ai développé une capacité à porter une touche de rose dans n'importe quelle circonstance. Toutefois, je veille à toujours intégrer des nouveautés à ma garde de robe, sans jamais sacrifier mon élégance naturelle. Récemment, papa m'a déniché une petite merveille de la haute couture française, la petite robe noire de Coco Chanel. D'après lui, il n'y a que sa fille qui la portera merveilleusement bien. Bien sûr, je pense que son cadeau est une façon pour lui de me faire oublier notre déménagement. Disons, qu'avec les escarpins blanc Christian Dior il serait pardonné.
Depuis notre arrivée il y a quelques jours, je n'ai pas encore trouvé la force nécessaire pour déballer ma montagne de carton dans le coin de ma chambre. L'essentiel est ranger, c'est déjà ça. Ma petite boule de poil, adore son nouveau jardin. Un berger australien blanc avec une petite tache noire autour de son œil gauche. Ce que j'adore, sur mon chien, ce son sont ses poils cours. Son petit nœud rose entre les oreilles aussi, mais ce n'est qu'un léger détail de mode. Elle m'accompagne partout, je vais me balader, elle vient, je vais à la plage, elle vient. On est un peu, cul et chemise.
— Princesse, de cette voix grave.
Il n'y a qu'une seule personne sur cette île capable de me rendre dingue en un seul mot. Aaron Everett, ce prétentieux, décidant de ne pas écouter ce qu'on lui dit. Je glisse mes pieds dans mes chaussons, passa mon élastique pour effectuer un chignon rapide et descendit.
— On ne t'a jamais appris à frapper avant d'entrée ? lui rétorquai-je.
Il a vraiment une tête à claque ce mec. Son sourire aussi faux-cul soit-il.
— Tu veux ? lui demandai-je.
— C'est à toi se truc ?
— Ce truc c'est mon chien. Fis-je, agacé.
D'ailleurs, s'il avait eu l'intelligence de regarder sur son collier, il l'aurait su avant même de poser un pied dans ma maison.
— Elle a surement senti ton odeur de poisson.
— Je viens de passer cinq heures à surfer, normal. Me réplique-t-il directement.
— Tu vas rendre mon air irrespirable, si tu pouvais rentrer chez toi, te passer à la javel.
Je ne vais quand même pas cacher ma joie de lui répondre avec mon immense sourire, qui veut absolument tout dire.
— Et comment il s'appelle, ton truc. Me demande-t-il avec un sourire en coin.
— Déjà, un chien et ensuite elle s'appelle, Jolie Cœur.
A peine terminer de prononcer son nom, qu'il explose de rire sans même sans cacher une seule seconde. Il est à la limite d'en pleurer. Je ne vois pas ce qui est drôle.
— Oh, tu es sérieuse ? Me demande-t-il en se contrôlant pour ne plus rire.
Ces lèvres bougent toutes seules, il est dans un fou rire et pas des moindre. Il ne tient pas dix secondes avant de reprendre ses éclats de rires. Je m'avance vers lui avec mon air de plus en plus sérieux et agacé. Il effectue des petits pas en arrière sans jamais s'arrêter. Même après lui avoir fermer la porte au nez, je peux l'entendre rire derrière la grande porte qui est pourtant blindée. C'est si drôle que ça ? Jolie cœur c'est hyper mignon. Il y a bien des personnes qui ont appelé leur enfant Aaron.
C'est un imbécile qui joue sur une planche et il se permet de rire au prénom de mon chien. Il rigolera moins quand je vais me pointer à son entrainement en surprise et avec de quoi déconcentrer toute l'équipe. Irina n'a pas hérité du grand-frère le plus aiguisé du tiroir. Je ne l'ai vu que cinq minutes que je suis déjà énervée pour le reste de la journée, pourtant il n'est que onze heures est quart.
Papa travail toute la journée, je suis donc seule dans cette immense maison entourer d'un milliard de carton à déballer. J'inspire et expire un coup avant de prendre le premier en main. Il est lourd, et je sens le papier crisser sous mes doigts pendant que je déchire les bandes sur ruban adhésif. À l'intérieur, les vases du salon, ils ont pris la poussière enfermés là-dedans pendant des semaines entières.
Je sors le premier vase blanc, le contour à un petit accroc, signe qu'il n'a pas tenu le choc du voyage. J'hésite un instant, puis je le place au centre de la table à manger il ne manquera plus que de belle fleur pour le rendre plus beau.
La maison est silencieuse, jolie cœur est couchée sur le tapis de salon et semble admirer la vue sur le jardin. J'avance vers un autre carton, plus petit cette fois, en retirant son couvercle je découvre ma platine rose gold. Mon sourire se fait quasiment immédiatement, je la pose sur l'étagère du milieu dans la bibliothèque, la branche et y place mon disque préféré. J'avais pris soin de le mettre dans le même carton pour ne pas avoir à les chercher pendant des jours. La musique retentit quelques instants après, la douce mélodie de « Rolling in the deep ».
Je prends une autre inspiration, l'heure est venue de donner vie à cet espace vide et de le transformer en une maison chaleureuse qui nous rendra heureux papa, jolie cœur et moi. Chaque carton vidé, chaque objet placé est une étape vers un petit cocon. Je continue, me plonge entièrement dans le déballage et dans la musique. Des petits pas de danse pour placer les bibelots.
Ma petite boule de poil d'amour finit par me rejoindre, ses petites oreilles sont dressées et bougent. Un petit geste de la main pour lui faire comprendre quelle peut sauter dans mes bras. Elle se lance dans le vide avec sa petite grâce maladroite, je la rattrape avec un sourire. La chaleur de ses poils contre moi est le réconfort bienvenu dont j'ai besoin.
Elle se blottit contre mois, ses yeux noisette pétillants de curiosité face à son nouvel environnement. Je lui laisse des caresses sous le menton avant de lui prendre sa petite patte pour faire quelques petits pas de danse. Un léger coup de vent fait bouger les rideaux de la baie vitrer ouverte. Je décide de l'emmener découvrir son nouveau jardin.
— Viens, jolie cœur, on va explorer un peu. Murmurai-je en la posant délicatement avant de sortir.
Le jardin est baigné par la lumière du soleil. Les fleurs dégagent un doux parfum, l'air est pur. Je m'assois doucement sur l'herbe fraîchement tondu, attendant que ma boule de poil ait le courage de sortir. Elle me fixe quelques instants avant de poser ses pattes sur le macadam de la terrasse et de venir me rejoindre.
Je lève les yeux vers le ciel, où les nuages comment à cacher légèrement le soleil et me demande ce que mes amies peuvent bien faire à New York. Jolie Cœur saute maladroitement pour grimper sur mes genoux, je lui caresse doucement la tête, appréciant la tranquillité du moment. Alors que je suis plongée dans mes pensées, je sors mon téléphone et décide d'envoyer un message à mes amies.
— Salut les filles, comment ça se passe à New York ? Vous me manquez !
Avec le décalage horaire, je sais que je n'aurai pas de réponse avant quelques heures. En attendant, je décide de profiter du moment présent avec ma compagne à quatre pattes. Je la dépose doucement sur l'herbe avant de me lever à mon tour. On part découvrir notre jardin, ses petites pattes fouinent ici et là, découvrant chaque petit recoin. Elle sursaute dès qu'une abeille l'approche d'un peu trop près. Un petit rire m'échappe, je ne suis donc pas la seule à avoir peur des petites bêtes. Je sors de mon rire lorsque je vois Jolie Cœur renifler une petite boite en bois encore à moitié enfouie sous un buisson. Intriguée, je m'approche pour voir de plus près. La boite semble dater de quelques années, mais n'est pas en mauvais état.
Je l'ouvre délicatement, et découvre à l'intérieur une collection de lettres et de photos jaunies par le temps. Consciente que lire tous cela me prendra des heures, je décide de remettre la lecture à plus tard. Je referme la boîte et la garde précieusement dans ma main avant de retourner à l'intérieur. Je monte dans ma chambre, ouvre le tiroir de ma table de chevet et la dépose délicatement dedans. La fatigue monte petit à petit, je ne me suis pas encore habituée au décallage horaire. Je m'allonge sur mon lit, pour fermer les yeux quelques instants. Le sommeil me gagne rapidement, me laissant juste sentir une petite boule de poil se blottir contre moi.
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Amour à Contre-Courant
RomanceÀ Oahu une des îles d'Hawaï, où le surf règne, Avery une jeune fille hanté par son passé et une étudiante en journalisme qui vient d'emménager sur l'île avec son père. Elle croise la route d'Irina ainsi que de son frère Aaron, un sportif talentueux...