Aaron
Planté devant la baie vitrée, je peux admirer l'ombre de sa silhouette parfaite, les courbes de son dos sont parfaites, comme si elle avait été dessinée par un artiste. La lumière douce du début de matinée caresse sa peau. Le reflet du soleil à travers le rideau blanc souligne les creux de son corps à la perfection.
Je reste là, immobile, presque en apnée, redoutant que le moindre de mes mouvements puissent rompre cette vision fragile. Il y a quelque chose de magnétique en Avery, une beauté silencieuse. Ses cheveux tombent en cascade le long de son dos. Chaque détails, chaque courbes, chaque ombres semblent raconter sa propre histoire que seul ce moment détient.
Mon regard se perd dans ce spectacle. Est-ce du désir ? ou peut-être un simple besoin de capturer cet instant, comme une photo que l'on garderait précieusement dans sa mémoire. Le temps semble s'étirer, suspendu comme entre deux battements de cœur.
Elle tourne légèrement la tête, à peine. Son profil se dessine dans un rayon de lumière soudain, l'instant se rompt. Je reviens brusquement à la réalité comme-ci ma tête cherchait à me réveiller d'un rêve. L'ombre de sa silhouette se dissout lentement alors qu'elle se déplace, laissant place à une vue plus complète avant qu'elle ne disparaisse complètement dans le fond de la pièce.
— Tu la détestes vachement à ce que je vois. Irina me balance ça comme un cheveu sur la soupe.
Pris la main dans le sac par ma propre sœur, elle devait passer la journée dehors pour son reportage sur les volcans pour sa deuxième année en journalisme.
— Je ne l'aime pas, je regardais la pelouse. Lui rétorquai-je immédiatement.
Et puis de quoi je me mêle ? Je mate qui je veux, quand je veux.
— Tu ne devais pas être dehors pour ton reportage, toi aussi ?
— Fermé pour la journée, trop de touristes. Me répond- elle avec un haussement d'épaules.
Irina se dirige vers la cuisine, pas le moins préoccupée par le fait que je sois resté planté à observer son amie. J'entends le bruit des placards qui s'ouvrent et se ferment tandis qu'elle cherche quelque chose à grignoter.
— Ah, au fait, j'ai entendu dire que le musée a rouvert. Tu devrais en profiter pour y faire un tour, histoire de varier tes occupations. Me lance-t-elle en revenant avec un paquet de biscuits.
Je la regarde, son sourire en coin ne la lâchant pas un seul instant. Elle sait pertinemment que je déteste les musées, juste une ruse pour me rappeler à l'ordre.
— Vraiment très drôle Irina.
Elle me lance un regard amusé avant de se diriger vers la fenêtre pour contempler le jardin.
— Tu as raison, très belle pelouse. Me dit-elle avec un petit ricanement.
Mes yeux se lèvent à nouveau, la silhouette d'Avery à refait apparition sans que je ne m'en rende compte. Il n'y a même pas une seule petite vue sur la pelouse de leur jardin. J'ai été pris par surprise et j'ai inventé n'importe quoi sans même vérifier mes propos.
— Je ne l'aime pas, c'est une fille à papa, qui reçoit dès qu'elle demande quelque chose.
— Je comprends mieux le surnom de princesse. Me répond-elle.
Évidemment, c'est à cause de cela. Elle pensait peut-être que c'était pour mon plaisir ? Dès la seconde où mon regard à croiser le sien, j'ai su, j'ai su que c'était une de ses filles à papa à qui on ne refusait rien. Le genre de fille qui demande une maison et qui la reçoit dans la seconde.
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Amour à Contre-Courant
RomanceÀ Oahu une des îles d'Hawaï, où le surf règne, Avery une jeune fille hanté par son passé et une étudiante en journalisme qui vient d'emménager sur l'île avec son père. Elle croise la route d'Irina ainsi que de son frère Aaron, un sportif talentueux...