Chapitre 8

4 1 0
                                    


Aaron

Le soleil tape déjà fort ce matin alors qu'il commence à peine à se lever. J'ai donné rendez-vous à toute l'équipe à sept heures. Nous devons vraiment commencer à nous entraîner correctement pour notre compétition. La vidéo de ma chute continue de faire le tour des réseaux, celle avec Avery a perdu en visibilité. Ce qui m'arrange.

Les gars arrivent au compte-gouttes, traînant des pieds. Certains bâillent encore, mais ils savent tous à quel point cet entraînement est important. Nous avons tous les six le même objectif : Gagner.

Je m'avance sur le sable, ma planche sous le bras, laissant mes pensées s'aligner avec le bruit des vagues. C'est ici que je me sens en contrôle. Pourtant, depuis cette vidéo et toute cette histoire avec Avery, je sens que quelque chose déraille. Je serre les poings, chassant ces pensées inutiles. Ce n'est pas le moment de laisser ces distractions prendre le dessus.

— Allez, les gars ! On se bouge ! On commence avec quelques échauffements. On ne lâche rien aujourd'hui, je veux voir de l'énergie !

Les gars grognent un peu, mais s'exécutent. Je les observe en silence avant de me joindre à eux. On n'a pas le droit à l'erreur. Cette compétition, c'est notre chance de prouver qu'on est les meilleurs.

Le coach arrive, pas vraiment ravi d'être là si tôt. Il me fixe un instant, ses yeux brillants d'une lueur que je connais bien. Il ne me lâche pas du regard.

— Aujourd'hui, on se focalise sur la précision. Pas de place à l'erreur. Vous êtes tous là pour vous donner à fond, alors pas de distractions. Et Aaron, je compte sur toi pour montrer l'exemple.

J'acquiesce sans broncher, même si ses mots me piquent un peu. J'ai l'habitude qu'on me mette la pression, mais aujourd'hui, ça me semble plus pesant. Les gars se mettent en place, les premiers prennent les vagues et l'entraînement commence. Je jette un rapide coup d'œil à l'horizon où les premières vagues se dessinent. Elles sont parfaites pour travailler nos prises de vitesse. Je m'approche du bord, pieds nus sur le sable encore frais. Le vent marin me fouette le visage, je sens cette adrénaline monter doucement.

Je m'élance à mon tour, l'eau éclatant sous ma planche, le vent sifflant dans mes oreilles. La première vague est maîtrisée sans problème. Les sensations sont là, mais je sens cette tension persistante. Chacun de mes mouvements compte, chaque erreur sera jugée. Je pousse plus fort chaque vague cherchant à retrouver cette fluidité qui me permet de dompter chaque vague. Mais malgré moi, des images d'Avery me traversent l'esprit. Je me ressaisis. Je dois me concentrer, merde. Les images de la paume de sa main claquant sur ma joue résonnent encore, brûlant comme un rappel de ma propre arrogance. C'est dingue qu'un simple geste peut autant me hanter.

À chaque fois que je m'apprête à entrer dans une vague, ce moment revient en boucle dans ma tête, son parfum de rose me hante encore. Je donne un coup de rein, m'enfonce plus profondément dans la vague suivante, mais mon timing est décalé. La planche dérape et je me retrouve éjecté dans l'eau. Merde !

Le coach siffle pour signaler une pause, on s'assoit tous sur le sable, encore humide. Je reste silencieux, fixant l'horizon, tentant de me faire discret.

— Écoute, Aaron. Je sais que tu es sous tension. Mais si tu veux garder ta place de leader, il va falloir que tu règles tes histoires persos, et vite. On ne peut pas se permettre de foirer cette compète. Tu veux vraiment laisser une fille foutre en l'air tout ce que tu as construit ?

Je serre la mâchoire. Il a raison, mais ça m'énerve de l'entendre. Je hoche la tête, me redressant avec détermination. Je n'ai aucune histoire perso à régler puisque Avery n'est que ma peste de voisine sans aucune importance.

Amour à Contre-CourantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant