Chapitre 18

4 1 0
                                    


Aaron

Son rire résonne encore dans mes oreilles, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi je ne l'avais jamais entendu rire ainsi auparavant. Ce n'était pas un de ces rires forcés ou moqueurs, mais un véritable éclat de joie, un son qui semble rare venant d'elle. Il y avait quelque chose de pur, d'authentique, presque désarmant dans ce moment.

Je m'efforce de garder une expression neutre, mais à l'intérieur, je suis touché. C'est comme si, l'espace d'un instant, j'avais entrevu une facette d'Avery que je ne connaissais pas, une partie d'elle que peu de gens doivent avoir la chance de voir. Et même si ça me surprend, je réalise que j'aime ce côté d'elle. Ce rire, si sincère, me donne envie de la voir sourire plus souvent.

— C'est bon de te voir comme ça, dis-je sans vraiment réfléchir.

Elle me regarde, un mélange de surprise et de curiosité dans les yeux. Je n'ajoute rien, préférant laisser le silence s'installer. Pour une fois, il n'y a pas besoin de mots.

Avery baisse les yeux, comme si mes mots l'avaient prise au dépourvu. Je vois son sourire s'estomper un instant, mais il revient, plus doux cette fois, moins sur la défensive.

— Tu sais, Aaron, commence-t-elle, sa voix plus calme. Parfois, je me demande si tout ce jeu entre nous est vraiment nécessaire. On passe tellement de temps à se défier, à se provoquer... Peut-être qu'il y a une autre manière de faire les choses.

Ses paroles me frappent, je sens quelque chose changer dans l'air entre nous. Pour la première fois, il semble y avoir une ouverture, une possibilité de laisser tomber nos armes, ne serait-ce qu'un moment.

— Peut-être, dis-je en hochant la tête. Mais avoue que ce serait moins amusant, non ?

Elle rit doucement, un éclat plus léger cette fois, mais toujours sincère.

— C'est vrai. Mais il y a peut-être d'autres façons de s'amuser.

Son regard se fixe sur moi, plus profond, comme si elle cherchait à voir au-delà de ce que je montre d'habitude. Et moi, je me retrouve à faire la même chose. Peut-être qu'au fond, on est tous les deux en train de jouer un rôle, de se cacher derrière des masques.

— Qui sait, peut-être qu'on pourrait essayer autre chose, dis-je finalement, sans être certain de ce que je propose vraiment.

Avery sourit, un sourire qui semble promettre autant de défis que de possibilités.

— On verra bien, Aaron. On verra bien.

Je m'approche de la table où Avery trie encore quelques feuilles, cette fois avec plus de soin. Elle a ce regard concentré, celui qui la rend presque inatteignable. Pourtant, je ressens une étrange envie de continuer à la provoquer, de voir jusqu'où je peux la pousser avant qu'elle ne craque.

— Donc, tu n'as vraiment rien de prévu après avoir récupéré Irina ? demandai-je, essayant de retrouver un ton plus léger.

Avery lève les yeux vers moi, une étincelle de malice dans son regard.

— Je pensais peut-être faire un tour en ville, histoire de m'assurer que tu n'as pas encore de plan machiavélique en préparation, dit-elle en souriant.

Je hausse les épaules en souriant.

— Je t'assure, Princesse, aujourd'hui je me tiens tranquille... enfin, pour l'instant.

Elle secoue la tête, amusée, avant de ranger les feuilles restantes. Le silence qui s'installe entre nous n'est pas gênant, au contraire, il est apaisant, presque confortable. C'est étrange, mais je me sens bien, là, à ses côtés, sans avoir besoin de prouver quoi que ce soit.

Amour à Contre-CourantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant