Chapitre 41

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Avery

Je claque la porte derrière moi, mon cœur battant à tout rompre. La colère me brûle encore la poitrine, mais derrière cette rage, il y a quelque chose de plus profond... quelque chose que je n'ai pas envie d'affronter tout de suite. Je marche d'un pas rapide à travers le jardin, mes mains tremblantes, essayant de contenir l'inévitable. Mes larmes qui menacent de couler.

Comment ont-ils pu ? Comment lui a-t-il pu ? Aaron, celui que je croyais être différent. Celui en qui j'avais confiance. Je me sens trahie, humiliée. Cette liste... Je ne sais même pas comment ils ont osé écrire ça. Tous ces jugements, toutes ces petites critiques qu'ils ont ruminées dans mon dos. La "fille à papa", "provocatrice", "celle qui veut coucher avec le coach". Comment ont-ils pu penser ça de moi ? Je leur ai ouvert mon cœur, j'ai partagé mes ambitions, mes peurs et voilà comment ils me voient ?

Je traverse la rue et m'éloigne, mes pensées s'embrouillent. Mon esprit est en ébullition. Une partie de moi veut juste rentrer chez moi, me cacher sous mes couvertures et oublier qu'Aaron et ses amis existent. Mais une autre part de moi... cette part plus vulnérable... a mal. Trop mal.

Je m'arrête enfin, mes pieds me portant jusqu'à un banc, près de la plage. L'air salé apaise légèrement la brûlure de mes joues rougies par la colère et l'émotion. Je prends une grande inspiration, essayant de reprendre le contrôle. Je pensais vraiment qu'Aaron était différent. Chaque moment passé avec lui me faisait croire qu'on partageait quelque chose de spécial, quelque chose de réel. Mais cette liste... C'est la preuve que je me suis encore une fois trompée. Comme si toutes mes insécurités étaient là, noir sur blanc, pour se moquer de moi.

Suis-je vraiment comme ça ?

Je serre les poings sur mes genoux, essayant de chasser cette voix intérieure qui remet tout en question. Je ne peux pas croire que je me suis encore laissée avoir.

— Avery... dit une voix douce derrière moi.

Je me retourne brusquement. Aaron. Il s'approche lentement, comme s'il avait peur que je m'enfuie. Ses yeux sont remplis de remords, mais je refuse de me laisser attendrir. Pas cette fois.

— Je t'ai dit que je ne voulais plus te voir, dis-je froidement en croisant les bras sur ma poitrine. Qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ?

Il s'arrête à quelques mètres de moi, l'air hésitant. Pour la première fois depuis que je le connais, il semble vulnérable, presque désemparé.

— Je sais... commence-t-il, sa voix rauque. Je sais que j'ai merdé. Je n'essaie pas de minimiser ce qui s'est passé, mais s'il te plaît... laisse-moi t'expliquer.

Je le fixe, le cœur lourd. Mon instinct me hurle de ne pas lui laisser cette chance, de ne pas lui donner une énième occasion de me blesser davantage. Mais il y a cette petite voix, quelque part en moi, qui me demande d'écouter.

— Qu'est-ce que tu veux expliquer, Aaron ? Que tu t'es juste amusé à faire une liste de mes défauts ? Que tu trouves ça drôle de me juger, de me rabaisser ?

Il secoue la tête, ses yeux brillants de sincérité, mais je ne peux pas m'empêcher de sentir une vague de méfiance.

— Non, ce n'était pas comme ça. Je te promets, ce qu'on a écrit... c'était stupide, c'était un mauvais moment, une idée idiote. On ne pensait pas que tu tomberais dessus... Je ne pensais pas... que ça te ferait autant de mal. Je n'aurais jamais dû faire ça.

— Mais tu l'as fait, dis-je, la voix tremblante. Et ça fait mal, Aaron. Parce que je croyais que tu étais de mon côté. Je t'ai fait confiance, je pensais que tu étais différent.

Amour à Contre-CourantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant