Chapitre 29

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Avery

Il est dix heures, les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux et réchauffent la pièce. Je cligne des yeux, me tournant instinctivement vers le côté du lit où Aaron aurait dû être. Mais il n'est pas là. Juste un espace vide à côté de moi.

Je me redresse lentement, le silence de la chambre m'enveloppant. Les souvenirs de la nuit dernière me reviennent, m'arrachant un sourire. Je regarde autour de moi, cherchant un signe, quelque chose qui m'indiquerait où il est parti. Mais tout est en ordre, comme s'il avait fait en sorte de ne pas me réveiller.

Un mélange de douceur et d'incertitude me submerge. Je me lève, enroulant mes bras autour de moi, cherchant un réconfort dans le vide qu'il a laissé. Où est-il allé ? Qu'est-ce que tout cela signifie pour lui ? Ces questions tourbillonnent dans mon esprit alors que je me prépare à affronter la journée, sans vraiment savoir ce qui m'attend.

Je prends la décision de ne pas laisser mes pensées s'attarder sur son absence ce matin. Après tout, nous avons une compétition à préparer. J'enfile une robe de tailleur ajustée, d'un rose satin. J'ajoute une paire de mocassins noirs, simples mais élégants, qui complètent parfaitement ma tenue.

Je me dirige vers la porte, prête à rejoindre les garçons pour le petit-déjeuner. Mais en arrivant dans le hall de l'hôtel, je réalise qu'il n'y a personne. Mon cœur se serre un peu, mais je garde mon calme. Je m'approche du réceptionniste, espérant qu'il pourra m'éclairer.

— Bonjour, est-ce que vous auriez vu mes amis ? Demandai-je avec un sourire poli.

Le réceptionniste lève les yeux de son registre et me sourit aimablement.

— Oh, oui. Vos amis sont tous sur la plage avec l'équipe de Kauai. Ils se sont dirigés là-bas tôt ce matin.

Je le remercie d'un signe de tête, masquant la pointe de déception qui me traverse. Ils sont déjà partis sans moi... J'espère qu'Aaron est là-bas aussi. Prenant une profonde inspiration, je sors de l'hôtel et me dirige vers la plage, déterminée à les rejoindre et à ne pas me laisser déstabiliser par ce début de journée un peu étrange.

Le sable chaud sous mes pieds contraste avec la brise marine qui caresse doucement ma peau. Je me fraye un chemin à travers les dunes, mes pensées embrouillées par ce sentiment d'inconfort. Je me joins à eux, essayant de m'intégrer à la conversation en cours, mais je vois rapidement que les garçons ont quelque chose en tête. Trey, toujours avec son air malicieux, est le premier à lancer une pique.

— Alors, bien dormi, Avery ? Il nous a semblé que vous aviez une nuit... animée.

Arthur rit à son tour, ne perdant pas l'occasion de surenchérir.

— Ouais, on a entendu des choses. Difficile de fermer l'œil avec tout ce bruit.

Je sens mes joues s'empourprer instantanément. Je tente de garder mon calme, mais leurs regards pleins de sous-entendus me font perdre pied. Aaron, quant à lui, garde son calme et un sourire amusé aux lèvres. Avant que je ne puisse répliquer quoi que ce soit, il s'approche doucement et dépose un baiser sur ma tempe, un geste doux et protecteur qui me prend par surprise.

— On a dû se faire remarquer, hein ? Dit-il en riant légèrement, sans la moindre gêne.

Les garçons éclatent de rire, mais ce geste inattendu me laisse à la fois troublée et réconfortée. Aaron se comporte comme si tout cela était parfaitement naturel, comme si cela allait de soi. Ce baiser en public, devant tout le monde, est à la fois une affirmation et une protection. Il me fait comprendre que, peu importe ce qui se passe, il est là.

Je finis par sourire, acceptant la situation avec une pointe de complicité. Après tout, ce moment m'appartient aussi. Mais je ne peux pas me laisser faire sans lui rendre une petite pique.

— Oh, c'est comme ça, hein ? Je vois que vous avez tous bien profité de votre matinée pendant que moi, j'étais toute seule à chercher du café. Vous m'avez tous abandonnée pour le petit déjeuner ! Dis-je, avec un sourire en coin.

Trey lève les mains en signe de reddition, son expression faussement coupable.

— On aurait bien aimé t'attendre, mais vu l'heure à laquelle tu t'es levée...

Arthur renchérit, un sourire taquin aux lèvres.

— On a supposé que tu avais besoin de reprendre des forces, tu sais, après une nuit... active.

Je ris, secouant la tête.

— Très drôle. Vous me devez un petit déjeuner maintenant, je ne vous le pardonnerai pas si facilement.

Aaron, toujours près de moi, attrape doucement ma main et la serre légèrement.

— Promis. Mais pour l'instant, on a une journée chargée devant nous. D'accord pour remettre ça à plus tard ?

Je le regarde, amusée et je hoche la tête. Mais je garde en tête qu'ils me doivent un petit déjeuner digne de ce nom.

***

Les trois jours de rencontres touchent à leur fin, laissant derrière nous des souvenirs et de nouvelles amitiés. Les équipes commencent à se disperser, retournant sur leurs îles respectives, les visages souriants malgré la fatigue accumulée. Aaron, Trey, Ernest, Arthur et moi restons un peu en retrait, observant les autres partir.

Aaron se tourne vers moi, un éclat dans les yeux.

— On pensait rester un peu plus longtemps, dit-il, un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres. Faire un peu de camping, se détendre avant de rentrer. Qu'est-ce que tu en dis, Princesse ?

Je croise les bras, haussant un sourcil.

— Du camping ? Comme... dans la nature, avec des tentes et tout le reste ?

Trey se rapproche, son enthousiasme contagieux.

— Oui, exactement ! Une petite pause avant de retourner à la réalité. Ce serait génial, non ?

— Vous m'avez vu ? J'ai vraiment l'air d'une femme de la nature ? Demandé-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

Ernest et Arthur opinent du chef, visiblement déjà conquis par l'idée.

— Allez, Avery, ajoute Arthur. Tu ne vas pas dire non à une petite aventure en plein air, si ?

Je réfléchis un instant, pesant le pour et le contre. Les garçons ont l'air tellement excités à l'idée et je dois admettre que l'idée de prolonger ce moment ensemble est tentante. Mais je n'ai jamais fait de camping, j'ai peur de toutes les petites bêtes.

— Je ne sais pas, commencé-je, essayant de ne pas céder trop facilement. Je n'ai pas exactement le profil de la campeuse...Puis Irina s'occupe de Jolie Cœur depuis trois jours... j'aimerais la retrouver.

Aaron s'approche, posant une main sur mon épaule, ses yeux fixés dans les miens.

— Ne t'inquiète pas, on est là. On te montrera comment faire et puis, ce sera l'occasion de passer encore un peu de temps ensemble, loin du stress et des responsabilités. Juste nous, la nature et quelques nuits sous les étoiles. Je vais appeler Irina et lui demander de nous rejoindre avec Jolie Cœur. Qu'est-ce que tu en dis ?

Je le regarde, sentant ma résolution fondre peu à peu. L'idée de passer encore quelques jours avec eux, surtout avec Aaron, dans un cadre aussi idyllique est trop séduisante pour la refuser.

— D'accord, soupiré-je finalement, un sourire se dessinant sur mon visage. Mais vous avez intérêt à me montrer comment monter une tente correctement.

Les garçons éclatent de rire, visiblement ravis de ma réponse. Aaron me serre contre lui, déposant un rapide baiser sur ma tempe.

— Tu vas adorer, je te le promets.

Amour à Contre-CourantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant