Chapitre 14 - PETER PETTIGROW

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A cette heure tardive de la nuit, le manque cruel de sommeil aidant, Peter avait finalement réussi à entrer dans une phase d'endormissement très fragile. Et cela lui parut ne durer que quelques secondes.

En effet, il se réveilla très vite, allongé à plat ventre sur le sol en pierre de sa cellule, courbaturé. Il avait jeté cette vieille veste en jean rapiécée dans un coin de la pièce, tant il faisait chaud, ici. Mais malgré cela, le t-shirt qu'il portait était trempé de sueur. La bouche pâteuse, il se redressa. Il ne lui était pas difficile de savoir pourquoi il s'était réveillé avec un tel sursaut. Cela ne pouvait qu'être dû à cette fichue cheminée qui créait un boucan de tous les diables, au-dessus de sa tête.

Il laissa promener son regard perdu et perclus de sommeil sur sa cellule froide et sombre et regarda les barreaux de la porte fermée. Et son cœur faillit s'arrêter brutalement.

Il était là ! Il était de nouveau là, à le regarder depuis le couloir qui longeait sa cellule. La silhouette fine et élancée de Lord Voldemort se tenait derrière les barreaux, encadrée par deux Mangemorts. Peter mit du temps à les reconnaître, ainsi vêtu de leurs capes noires. L'un d'eux était le petit frère de Sirius, Regulus Black. L'autre, la fille Everglade. Tous les deux le regardaient avec un souverain mépris.

Mais ce n'était pas cela qui le dérangeait le plus. C'était le rictus cruel qui s'étirait sur l'hideuse face du Seigneur des Ténèbres qui dardait sur lui son regard rougeoyant.

- Je vois que tu as du mal à t'habituer au confort de ta chambre, Queudver, susurra-t-il, mais ne t'inquiète pas : tout cela n'est que temporaire. Bientôt, tes amis seront là pour te faire évader. Tu sortiras d'ici en un seul morceau et tu seras mes yeux et mes oreilles dans l'Ordre du Phénix. Mais je suppose qu'avec le temps, tu as compris l'objet de ta mission.

Peter avait la gorge tellement sèche qu'il avait du mal à répondre.

- O-oui, Mon S-seigneur...

- Tes amis peuvent débarquer ici n'importe quand ; peut-être même ce soir. Que se passerait-il, alors, s'ils te voyaient dans cette cellule, là, tout de suite ?

- I-ils penseraient que... Ils penseraient que je suis votre prisonnier...

- Vraiment, Queudver ? Même avec ta Marque des Ténèbres bien visible sur ton bras ?

Peter baissa les yeux sur son bras droit ; le tatouage noir continuait à lui brûler la peau, représentant ce dessin horrible.

- Remets ta veste, Queudver ! siffla Voldemort avec colère.

Il s'exécuta aussitôt ; il n'était pas assez fou pour faire remarquer au Seigneur des Ténèbres qu'il faisait trop chaud. Lorsque sa Marque des Ténèbres fut cachée par sa veste en jean, il redressa un regard implorant vers Voldemort. Celui-ci n'avait aucune expression lorsqu'il reprit :

- Je me doute que tu as des connaissances limitées en matière de magie, poursuivit-il, mais je t'ai expliqué le principe du charme du Secret d'Alcôve, n'est-ce pas ? Si le jeune Black ou la jeune Everglade ici présents décidaient de révéler à quelqu'un que tu es un espion, s'ils le faisaient à une personne qui n'était pas au courant, ils seraient dans l'impossibilité de le faire. Ils en seraient incapables physiquement. Ce qui signifie que seules deux personnes peuvent vendre la mèche à Dumbledore et à l'Ordre du Phénix : moi... et toi. Et je ne suis pas assez stupide pour dire à mes ennemis que tu es mon espion, Queudver. Tu sais ce que cela signifie ?

- N-non...

Il était tellement paralysé par la peur qu'il ne pouvait même plus réfléchir.

Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant