Chapitre 34 - REMUS LUPIN

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Un soleil timide régnait dans le ciel, ce matin-là. Ses rayons clairs éclairaient les arbres encore humides de la nuit dernière alors que Remus et Sirius marchaient côte à côte dans la forêt.

- Lily essaye de capter une autre radio que RITM dans le camping-car, expliquait Remus alors qu'ils se faufilaient entre deux arbres, mais c'est compliqué. Il faut croire que RITM était la seule radio que Rusard écoutait. Mais maintenant qu'elle est entre les mains des Mangemorts...

- Pourquoi essaye-t-elle de capter une autre radio ? demanda distraitement Sirius qui observait les alentours avec suspicion.

- Elle pense que les membres de l'Ordre du Phénix pourraient diffuser des indices sur le lieu où ils se trouvent, répondit Remus en écartant une branche avant qu'elle ne lui vienne dans la figure, et ce serait plutôt logique. L'Ordre était totalement divisé, après Poudlard. Il a bien fallu réussir à communiquer à tout le monde où se retrouver.

- Oui, si l'Ordre a bel et bien été reformé depuis la raclée qu'il s'est pris à Poudlard, maugréa Sirius en débouchant sur une minuscule clairière.

- Il faut garder l'espoir, dit Remus, l'idée de Peter est bonne : il faut que quelqu'un arrête les Mangemorts avant qu'il ne soit trop tard et l'Ordre du Phénix me semble être la meilleure solution pour en arriver là.

Puis, il s'arrêta au beau milieu de la petite clairière en soupirant.

- Bien, je m'arrête là, Sirius, lâcha-t-il, je rentre au camping-car.

Mais son ami ne le regardait pas. Il restait à l'affut en regardant entre les arbres.

- D'accord, répondit-il d'un ton absent, je... Je vais continuer un peu...

- Sirius, il n'y a rien dans cette forêt, soupira Remus, ça va faire bientôt une heure qu'on crapahute là-dedans et on n'a toujours rien trouvé, pas même indice. Je ne sais pas ce que Jenna a cru voir, cette nuit, mais elle a dû rêver.

- Je sais, je sais... Mais toute la nuit, j'ai eu cette curieuse sensation qu'on nous observait, qu'il y avait une présence dans cette forêt. Ne t'inquiète pas, je ne serai pas long. Je vais juste continuer à chercher un peu.

- Tu ne penses pas que cette « sensation » est plutôt due à la surdose de danger qu'on n'arrête pas d'avoir depuis la Pierre Philosophale ? fit remarquer Remus. Tu dois être tellement sur les nerfs que dès qu'on reste au calme un peu trop longtemps, ton imagination doit s'emballer.

Sirius se tourna vers lui.

- Tu as peut-être raison, convint-il, mais je vais quand même continuer à...

Lorsque le regard de Sirius se posa sur un point derrière Remus, il s'agrandit d'horreur.

- R-regarde... Derrière toi...

Sur ses gardes, Remus se retourna pour jeter un œil dans la direction que Sirius lui montrait.

Il ne savait pas comment ils avaient pu faire pour ne pas remarquer quelque chose d'aussi évident. Cela venait même entacher l'image de cette petite clairière verdoyante comme un gros furoncle au milieu d'un visage.

Un corps était pendu à un arbre. Son visage – celui d'un homme inconnu d'une cinquantaine d'années – était figé dans une horrible expression de souffrance alors qu'une corde lui enserrait le cou avec force, violaçant sa peau. Mais Remus découvrit le plus horrible en abaissant son regard sur le reste du corps qui se balançait au bout de la corde.

Quelqu'un avait sauvagement sectionné le ventre du malheureux et ses tripes s'étaient toutes répandues en dehors, tapissant le sol de sang poisseux et d'autres matières visqueuses autour desquels les mouches tournaient.

Sirius regardait ce spectacle macabre avec les yeux ronds.

- Qui a pu faire ça ? souffla-t-il.

- Tout ça porte une signature, dit Remus d'un ton noir, celle des membres de l'Eglise des Damnés.

Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant