Chapitre 37 - LORD VOLDEMORT

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Il comprit tout de suite que Morganach l'avait plongé dans un souvenir. Un souvenir qui datait de plusieurs siècles.

C'était un paysage automnal. Un chemin humide et détrempé filait entre, d'une part une série d'arbres rougissants et de l'autre un long fleuve qui serpentait sous le ciel gris. Trois sorciers marchaient côte à côte en silence. Rien qu'à voir leurs visages et leurs apparences, Voldemort comprit qu'il avait en face de lui trois frères. Ils avaient tous un physique similaire : taille fine, élancée et svelte, cheveux d'un noir profond et un visage longiligne. Le plus vieux avait une barbe impressionnante et grisonnante, celui du milieu des cheveux longs, rejetés en arrière et semblait plus négligé et pâle que les autres et le plus jeune avait des cheveux en bataille, sous un chapeau orné d'une plume de phénix.

Ils s'arrêtèrent devant un pont ; un édifice qui avait l'air, aux yeux de tous, d'une banalité affligeante. Mais les trois sorciers semblaient hésiter à l'emprunter.

- Il y a un gué, trois kilomètres plus loin, dit le plus jeune, peut-être devrions-nous traverser ce fleuve plus tard.

- Que se passe-t-il, Ignotus ? répliqua l'aîné avec un rire moqueur. Serais-tu superstitieux au point de refuser de traverser un simple pont ?

- Il y a probablement une raison si les gens évitent tous d'emprunter le Pont du Renard, rétorqua le dénommé Ignotus, les villageois nous ont tous raconté les mystérieuses disparitions qu'ils ont eu à déplorer ici.

- Des pouilleux, répliqua l'aîné, ne sois pas si influençable, mon frère.

- Les villageois racontent que la Mort elle-même a élu domicile sur ce pont, fit le second frère, on devrait éviter cet endroit, Antioche.

- Si la Mort existait vraiment, elle ne choisirait pas un pont comme domicile tel un vulgaire clochard. Suivez-moi.

L'aîné était débordant d'assurance. Et alors qu'ils s'engagèrent sur le Pont du Renard, ses deux frères le suivirent. Mais arrivés à son milieu, les trois sorciers se figèrent. Une apparition sombre venait de se matérialiser en face d'eux. En plissant les yeux, Voldemort reconnut une forme qui lui évoquait vaguement celle d'une femme, malgré cette silhouette vaporeuse qui semblait démoniaque.

- Voilà qui est amusant, gloussa une voix féminine sortie d'outre-tombe, cela faisait bien longtemps que personne n'a osé troubler mon repos. Cet endroit est pourtant déserté par la vie elle-même. Car ce fut ici que je tombai. Ce fut ici que la Reine des Ténèbres passa de vie à trépas.

- La Reine des Ténèbres, répéta le deuxième frère, dans l'Histoire, seule une sorcière a eu l'audace de se faire appeler ainsi. Quel est ce maléfice, mes frères ?

- Oh, je lis en toi comme dans un livre, Cadmus Peverell. Je sens ta fascination pour la mort. C'est quelque chose de tellement plus grand que la vie, c'est vrai. Suis-je encore tout ce qui faisait la terrible Roswitha Rivgoupil ? Non, probablement plus. A présent, je suis bien au-delà de la vie. Vous, les frères Peverell, êtes considérés comme des sorciers aux pouvoirs énormes. Mais vous ne resterez à mes yeux que des enfants. Mais des enfants méritants, certes.

L'aîné fit un pas en avant.

- Ne nous insulte pas, spectre ! siffla-t-il. Si tu veux nous tuer, fais-le sans plus de cérémonie.

- Vous tuer ? répéta le spectre de Rivgoupil. Non... Des sorciers talentueux comme vous, je veux les récompenser. Que désires-tu le plus au monde, Antioche Peverell ?

Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant