James s'était arrêté dans la première ville moldue qu'il rencontra. Comme un zombie sans âme, vidé par tout ce qu'il avait vu et tout ce qu'il avait perdu, il s'était automatiquement rendu au premier pub dans le désir d'oublier, au fond d'un verre d'alcool, toutes ces images horribles. Sa mère, la gorge tranchée... Son oncle, le regard vidé de toute vie... Cette montagne de corps carbonisés parmi lesquels devait se trouver celui de Lily... Le corps sans tête de Yuna... Le corps sans vie de son chien, Foxy... Et tout l'Ordre du Phénix qui avait disparu.
Assis dans un coin sombre du pub, il entendait à peine le brouhaha de la clientèle du bar. Les hommes et les femmes qui s'y trouvaient se distinguaient à peine, dans l'atmosphère embrumé par la fumée des cigarettes. Plus loin, au-dessus du bar, on pouvait voir une petite télévision cathodique qui retranscrivait une sorte de journal où une femme munie d'un micro semblait faire le même travail que les journalistes de La Gazette du sorcier.
James l'écoutait sans vraiment l'écouter, occupé à vider d'un trait les verres de whisky bon marché qu'il commandait.
- Je me trouve actuellement à un kilomètre du village de Mournstead, situé proche des côtes sud de l'Angleterre non loin de Portsmouth. Je suis au plus près de ce petit village, aussi près que les autorités le permettent. En effet, Mournstead était à l'origine connu pour son usine fabriquant des pièces pour les véhicules agricoles a été victime il y a deux jours d'une curieuse épidémie forçant le gouvernement à mettre ce lieu en quarantaine. C'est tout à fait inédit de voir de telles mesures à l'échelle d'un village. Cependant, beaucoup de questions sans réponse commencent à germer. En effet, Mournstead n'est pas le seul village à être victime d'étranges catastrophes...
James se désintéressa vite de ce reportage. Il ne connaissait pas Mournstead et il n'en avait rien à faire. En réalité, il était assez aguerri pour comprendre que cette série « d'étranges catastrophes », comme le disait cette Moldue, ne pouvait qu'avoir un rapport avec la guerre contre les Mangemorts. Ces derniers ne semblaient pas vraiment se soucier du Code International du Secret Magique. Et de toute façon, tout était perdu. La guerre était finie, l'Ordre n'était plus et James restait le seul survivant.
En plus de Lily, de Maman, d'Oncle Marius, de Yuna, de Foxy et de tous les autres membres, Sirius, Remus, Peter, Jenna et Deaver devaient être déjà morts, rattrapés par les Mangemorts. James restait seul, vide et sans aucune volonté.
Alors que ces idées terribles tournoyaient dans sa tête, il se reconcentra sur le fond de son verre. Vide. Il passa vaguement sa main sur son menton, sentant les poils d'une barbe de trois jours, et se dit qu'il fallait continuer à noyer toutes ces souffrances. Il fouilla dans sa cape de sorcier... Plus d'argent moldu. Il n'avait plus rien à faire ici. Il se leva en chancelant et sortit.
La nuit était complète et une pluie puissante s'était mise à tomber, battant le bitume. Alors qu'il traversait la ville sous la lumière froide des lampadaires, il remarqua plusieurs silhouettes qui semblaient patrouiller dans les rues. Il les reconnut directement à leurs capes noires : des Mangemorts. Ils devaient s'être mis en tête de traquer le dernier survivant de l'Ordre du Phénix. Et ils ne prenaient pas la peine de se cacher aux yeux des Moldus.
Mais James les ignora. Il était arrivé à un stade où se faire prendre ou non lui était égal. Il se contenta de rabattre son capuchon sur sa tête pour se protéger de la pluie et traversa la place centrale sans même essayer de se faire discret. Et, curieusement, ces Mangemorts ne le remarquèrent même pas. Il put traverser cette petite ville sans accroc... Jusqu'à ce qu'il arrive à la dernière ruelle qui menait vers une route de campagne quittant les lieux.
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Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)
FanfictionPoudlard est tombé et le pouvoir grandissant de Lord Voldemort et de ses Mangemorts plonge le monde des sorciers dans la terreur et une guerre sanglante. Une époque de barbarie et de violence commence. Toute une génération plonge tête baissée dans u...