Chapitre 6 - PETER PETTIGROW

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Dormir avait été impossible. D'une part parce que Peter avait été pétri de terreur durant toute la nuit. D'une autre parce que cette cellule vide, sans autre lit que le sol dur et froid, était tout sauf confortable. Le jour s'était levé. Peter avait été toujours aussi terrorisé à l'idée de se trouver dans ces Côtes de la Mort, parmi tous ces Mangemorts. Il avait bien conscience qu'avec le pacte qu'il avait conclu avec Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom, il ne se trouvait plus en territoire ennemi. Il avait essayé de se rassurer avec cette pensée. Il avait réussi à éviter le pire. A présent, il n'était plus vraiment un prisonnier.

Mais, alors qu'il avait senti le sommeil finalement le gagner avec force en cours de journée, il n'avait toujours pas réussi à trouver le sommeil. Sa cellule, fréquemment, était secouée par d'intenses tremblements et par un vacarme de tous les diables, au-dessus du plafond. A cause de quoi ? Il n'en savait rien. Même si la porte de sa cellule était grande ouverte, il n'avait pas osé en sortir pour s'expliquer d'où venait tout ce boucan. Mais, toutes les cinq minutes environ, tout se remettait à trembler, une pluie de poussières tombait du plafond et de nouveau ce bruit infernal qui retentissait avec fureur.

Au bout d'un moment, il trouva néanmoins le courage de mettre timidement le nez dehors. Après quelques couloirs parcourus et quelques marches grimpées, il se retrouva au sommet d'une muraille qui donnait sur les Côtes de la Mort. Le ciel nuageux, au-dessus, se tintait d'un bleu sombre, signe que le jour s'éteignait.

Une longue cour rectangulaire boueuse, des tours décharnées qui s'élevaient tout autour, des espèces de côtes géantes qui encerclaient le domaine et tout un tas de Mangemorts qui circulaient çà et là. C'était ce qu'il découvrit. Peter regarda un moment ce décors cauchemardesque et eut soudainement l'envie de rentrer chez lui, chez sa mère, dans la sécurité de son foyer. Que lui avait-il pris de rejoindre les Maraudeurs, lors de sa première année à Poudlard ? Que lui avait-il pris de rejoindre les Mangemorts, la veille ? Si seulement il avait eu l'intelligence de se faire tout petit, peut-être qu'il aurait pu se terrer quelque part et attendre en toute sécurité que toute cette histoire...

Toute l'aile des Côtes de la Mort où il se trouvait se remit à trembler et le vacarme recommença. Cette fois-ci, Peter put localiser l'origine de tout ce remue-ménage. Plus haute que les autres tours du complexe, une immense cheminée se trouvait au-dessus de cette aile de la forteresse. Elle recrachait des flammes irisées de bleu dans le ciel, se transformant en véritable faisceau incandescent qui montait haut, très haut dans le ciel, éclairant les lourds nuages tout autour. La cheminée continua à vomir ce torrent de feu durant une bonne minute avant de cesser. Alors que ce boucan de tous les diables s'achevait, d'impressionnants panaches de fumée noire s'éleva de son extrémité et le calme revint...

Pour cinq minutes seulement, Peter le savait. Car ce délai dépassé, cette cheminée recommencerait à...

Quelqu'un l'agrippa brutalement par l'épaule, le retourna et le balança contre le parapet du mur sur lequel il se trouvait. Peter faillit basculer par-dessus mais son agresseur l'attrapa par le col de son t-shirt.

- Toi ! cracha une voix furieuse.

Peter s'était aussitôt retrouvé face à une baguette magique au bois noir pointée entre les deux yeux et un regard tout aussi sombre qui le toisait avec haine dévorante, entourés par des cheveux gras et sales.

Rogue... Vêtu d'une longue cape noire de Mangemort, le jeune homme semblait vouloir en découdre.

- Tu essayes de t'échapper, Pettigrow ? siffla-t-il avec un horrible sourire satisfait. Oh, je savais que tu comptais trahir le Seigneur des Ténèbres tôt ou tard. Tu croyais quoi ? Qu'à peine sorti de ta cellule, tu pourrais retrouver ta liberté ?

Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant