Chapitre 39 - LORD VOLDEMORT

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Ce nouveau souvenir se déroulait dans un ancien temple indien. Sombre, fissuré, les murs couverts de lierres qui camouflaient quelques sculptures vieilles de plusieurs siècles, le centre de cet édifice était aujourd'hui le théâtre d'une lutte sans pitié. Les éclats multicolores d'un duel à la magie féroce éclairaient l'endroit comme un véritable soleil. Car au centre de cette pièce poussiéreuse, deux sorcières se livraient une bataille sans merci.

Lord Voldemort reconnut alors une version plus jeune d'Isidora Morganach. Baguette au poing, elle faisait face à une autre femme d'à peu près son âge à la peau halée et aux longs cheveux d'un noir profond. Et cette femme inconnue... Voldemort ne put s'empêcher de sentir son désir augmenter lorsqu'il remarqua qu'elle l'avait à la main. Cette longue baguette perlée – celle-là même que le spectre de Rivgoupil avait créé des siècles plus tôt pour Ignotus Peverell.

Elle débordait de puissance, repoussant Morganach dans ses derniers retranchements. Alors que cette dernière était sur le point de se faire terrasser, elle transplana au dernier moment, laissant le flux d'énergie qui fonçait sur elle réduire en cendres une bonne partie du mur derrière elle. Et lorsqu'elle réapparut dans un coin improbable de ce temple sombre, Morganach leva bien haut sa baguette magique.

Il y eut un craquement sonore assourdissant. Un éclair plus puissant que la foudre elle-même, d'un blanc aveuglant, traversa avec grand fracas le plafond du temple pour s'abattre férocement sur cette femme inconnue, propriétaire de la Baguette de Sureau.

Son ennemi vaincu, Morganach fit quelques pas vers l'endroit où la femme s'était effondrée et s'agenouilla vers elle. L'inconnue était dans un état pitoyable : toute une partie d'elle-même était calcinée par l'attaque impitoyable de Morganach. Mais, si elle était toujours en vie, Voldemort voyait bien qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps avant de céder à l'infamie de la mort.

- I-Isidora, siffla la mourante, tu... tu m'as vaincue... Est-ce que tu sais ce que cela signifie ?

- La Baguette de Sureau me revient, Magdalena, rétorqua Morganach sans une once de pitié dans la voix, c'était un combat d'égal à égal. Tu avais la baguette la plus puissante du monde et moi, ma magie ancienne. Mais imagine, Magda, imagine la force que j'aurais si j'alliais ma capacité à voir et à maîtriser la magie ancienne à la toute-puissance de la Baguette de Sureau ! Cette vieille prétentieuse de Niamh Fitzgerald ne cesse de me voir comme un problème à Poudlard ; elle cherche dans mon dos quelqu'un pour me prendre mon poste de professeur de Défense contre les forces du mal. Mais avec une telle puissance, c'est moi qui prendrai sa place de directrice de Poudlard. Cette vieille chouette ne verra rien arriver...

La dénommée Magdalena eut un rire, malgré son agonie.

- J'ai toujours pensé que ton ambition sans limite allait causer ta perte, Isidora, lâcha-t-elle, je ne pensais pas avoir raison à ce point. Tu es contente d'avoir cette baguette ? Sache que c'est plus une malédiction qu'autre chose. Car, vois-tu, la Baguette de Sureau n'est pas une alliée fidèle. Fais-toi désarmer par quelqu'un et elle ne te verra plus comme sa propriétaire. Et elle ne fera qu'attirer vers toi les envieux...

- J'attire déjà les plus envieux. Adieu, Magdalena...

Le souvenir prit fin et Voldemort se retrouva de nouveau dans cette chaumière sombre, face à Morganach.

- Tu... Tu as été une des propriétaires de la Baguette de Sureau, souffla-t-il, qu'en as-tu fait ?

Morganach ne le regardait pas. Elle gardait ses yeux braqués vers le feu qui crépitait, comme si elle ressassait des souvenirs qu'elle regrettait.

Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant