Chapitre 18 - JAMES POTTER

23 5 0
                                    

Ils suivirent les conseils de Hagrid. Ce dernier les raccompagna à leur camping-car, puis il disparut à nouveau dans la forêt avec Crockdur après leur avoir souhaiter une bonne nuit. Les trois Maraudeurs, Lily et Jenna mangèrent un peu de leurs maigres rations et ne tardèrent pas à aller se coucher. Cette nuit, au moins, ils dormirent bien. Peut-être était-ce dû à la fraicheur de la Forêt interdite, au manque de sommeil accumulé depuis la chute de Poudlard ou tout simplement à cette impression que la chance recommençait enfin à leur sourire.

Ils avaient appris que Hagrid et Crockdur s'en étaient sortis vivants. Ils avaient aussi la sensation que leur entreprise de secourir Peter avançait. Après tout, demain, l'ancien garde-chasse allait les conduire à l'endroit où se trouvaient les Fées d'Orgeon et ils sauraient enfin où se situaient les Côtes de la Mort. Même si James se sentait encore acculé et accablé par toutes ces catastrophes qui s'enchaînaient ces temps-ci, il s'endormit l'âme plus légère, cette nuit, blotti contre Lily dans le double-lit que les autres leur avaient laissé.

Hagrid était matinal. Ce fut son poing massif qui les réveilla tous quand il tambourina à la porte du camping-car. Dehors, les oiseaux chantaient et un soleil clair mais encore bas dans le ciel éclairait la clairière dans laquelle ils s'étaient garés la veille. La lisière de la Forêt interdite paraissait moins effrayante, voire très bucolique, en cette matinée d'été. Alors que les trois Maraudeurs, Lily et Jenna sortaient du camping-car en baillant, encore mal réveillés, Hagrid leur fit signe de les suivre et commença une nouvelle marche dans les bois.

Si James avait été content de voir ce soleil matinal, il dut vite s'en priver. Au bout de quelques minutes à suivre le géant et son petit chien entre les arbres, ceux-ci devinrent si touffus qu'une pénombre grisâtre s'installa. Hagrid parlait tout seul. Ni James ni les autres ne l'écoutaient vraiment. Il savait que l'ancien garde-chasse profitait de cette heure de marche pour tenter de les persuader de renoncer à leur projet. Il entendait parfois des bouts de phrase. « Les Côtes de la Mort sont aussi bien gardés que Gringotts, je suppose. Alors votre projet est incensé... », « Et puis, vous semblez oublier Dumbledore ! Il ne tardera pas à rassembler l'Ordre du Phénix. Croyez-moi : Dumbledore est le meilleur espoir de Peter. N'allez pas risquer vos vies inutilement... ». Mais Hagrid lui-même sembla se lasser d'argumenter et lorsqu'il se rendit compte que cela ne servait à rien, il y renonça.

Leur randonnée dans la Forêt interdite dura bien plus d'une heure ; Hagrid avait dû estimer le temps de marche en prenant en compte sa propre foulée. Mais il arriva un moment où leur guide s'arrêta. Les arbres étaient plus espacés, ici, laissant la lumière du soleil les atteindre. Ils étaient arrivés au pied d'une immense falaise de laquelle s'effondrait en trombe une chute d'eau. Celle-ci venait se fracasser sur les rochers dans une bouillie d'écume avant de se mettre à couler paresseusement dans une petite rivière.

- Voilà, c'est là, bougonna Hagrid.

- Vraiment ? souffla Lily.

Elle semblait chercher du regard les fameux plants d'Encyclia de Rêverie autour desquels étaient supposées se trouver les Fées d'Orgeon.

- Laissez-moi aller leur parler en premier, reprit Hagrid, elles risquent d'avoir peur, si elles vous voient arriver tous en même temps. Moi, elles me connaissent. Ne bougez pas d'ici, je reviens ! Crockdur ? On y va !

Le petit chiot jappa et suivit son maître comme son ombre. Les yeux ronds, James regarda le géant traverser la chute d'eau et disparaître derrière. Perplexes, ils attendirent le retour de Hagrid mais comme cette attente commençait à durer, ils ne tardèrent pas à s'asseoir ; sur un rocher couvert de mousse pour certains, sur quelques souches d'arbre pour d'autres.

Les Maraudeurs à la Croisée des chemins - Partie I (tome 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant