Soleil de mes nuits...

Partie 24.

Dans une petite ville paisible de France, Fily se tenait sur le balcon d'un appartement moderne, regardant les lumières scintillantes au loin. La fraîcheur de la nuit caressait sa peau, mais son cœur était en tempête. Cela faisait des semaines qu'elle avait quitté Dakar, et bien qu'elle soit loin de ce chaos, ses pensées y restaient piégées.

Mouhamadou avait tenu parole : il lui avait trouvé un psychologue et des coachs de vie, mais surtout, il lui avait offert une chance de se reconstruire.

Fily avait passé ses journées à des séances de thérapie intensives, où elle explorait les profondeurs de sa douleur et ses traumatismes. Son psychologue, une femme bienveillante mais ferme, l'avait mise face à ses propres peurs.

— Fily, tu ne pourras pas avancer tant que tu ne feras pas la paix avec ton passé, lui avait-elle dit lors d'une séance.

Mais Fily n'était pas encore prête à pardonner, ni à oublier. Son objectif était clair : retrouver sa fille et détruire cette secte qui avait ruiné sa vie.

Entre deux séances, ses coachs l'aidaient à regagner confiance en elle. Ils lui apprenaient à s'affirmer, à canaliser sa colère et à transformer sa douleur en force. Peu à peu, elle sentait quelque chose changer en elle. Une étincelle, un feu qu'elle avait cru éteint.

Un soir, alors qu'elle rentrait d'une séance d'entraînement physique, elle trouva un message vocal de Mouhamadou :
— Fily, prends ton temps, mais sache que tu n'es pas seule. Mike, Sophie et moi, on continue à chercher. Ta fille, on la retrouvera.

Elle sentit une vague de gratitude l'envahir. Ces mots étaient simples, mais ils étaient tout ce dont elle avait besoin pour garder espoir.

Le lendemain matin, Fily participa à un séminaire sur la résilience. L'intervenant, un ancien militaire reconverti, parla d'un concept qui la marqua profondément :
— Le plus grand pouvoir d'une personne qui a souffert, c'est sa capacité à se relever. Peu importe combien de fois on vous a brisé, tant que vous avez la volonté de vous reconstruire, vous serez invincible.

Ces paroles résonnèrent en elle, allumant un feu qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Ce soir-là, en rentrant chez elle, Fily regarda son reflet dans le miroir. Elle était encore marquée par ses blessures, mais elle voyait quelque chose de nouveau : une femme prête à se battre.

Fily se fit une promesse silencieuse : elle reviendrait plus forte, plus déterminée. Et quand le moment viendrait, elle affronterait Seydina Oumar Diagne et cette secte maudite. Ce n'était plus seulement une question de retrouver sa fille. C'était une question de justice, de revanche.

Une douce lumière matinale baignait l'appartement où Fily résidait en France. Elle venait de terminer son petit déjeuner lorsqu'un appel de Mouhamadou apparut sur son téléphone. Hésitante, elle répondit finalement, sachant qu'il s'inquiétait pour elle.

— Salut, Fily, comment tu vas aujourd'hui ? demanda Mouhamadou d'une voix chaleureuse.

Elle inspira profondément avant de répondre.
— Ça va... Enfin, j'essaye.

— Et tes séances chez le psychologue ? Est-ce que ça t'aide un peu ?

Un silence s'installa, Fily cherchant les mots pour exprimer ce qu'elle ressentait.
— C'est... compliqué, avoua-t-elle. Elle veut que je parle de mon passé, mais parfois je me dis que ça ne sert à rien. À quoi bon déterrer tout ça ? Ça ne changera rien à ce qui s'est passé.

Mouhamadou resta silencieux un instant, puis répondit avec douceur :
— Peut-être que ça ne changera pas ce qui s'est passé, mais ça peut changer la façon dont tu avances. Tu mérites de te libérer de tout ça, Fily. Ce poids, tu ne devrais plus avoir à le porter seule.