Patie 26.

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Alors que Mike et Sophie se retrouvaient dans un coin tranquille de la maison après une longue journée, un silence confortable s'installa entre eux. Mike observa Sophie, qui semblait un peu plus détendue depuis son arrivée à Dakar. Ils avaient beaucoup partagé, leurs histoires, leurs peines, et même leurs moments de doute. Mais il y avait cette complicité qui naissait, discrète, mais présente. Sophie, toujours aussi réservée, esquissa un léger sourire quand Mike lui fit un compliment sur son attitude.

Mike :
« Tu sais, tu t'en sors vraiment bien ici. On dirait que tu es née pour être ici, à Dakar, au milieu de toute cette effervescence. »

Sophie, un peu surprise mais touchée, répondit avec un sourire timide. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui fasse de tels compliments. Elle savait qu'il était sincère, mais quelque chose dans son regard la perturbait. C'était comme si une partie d'elle ressentait encore cette distance qu'elle avait toujours eue avec les autres, ce besoin de se protéger.

À ce moment, Ndew, toujours aussi exubérante, fit son entrée, observant la scène de loin avant de se mêler de la conversation, comme à son habitude.

Ndew (avec un clin d'œil à Sophie) :
« Tu sais, Sophie, t'as vraiment ce truc, cette beauté... Tu dois forcément plaire à tout le monde ici. Un vrai rayon de soleil. Et ce n'est pas que Mike qui le remarque, hein. » « bobou sourire bobou teint noir bou soff! » fit elle niaisement
Elle ajouta avec un sourire un peu trop perçant :
« Faut dire que tu as un charme irrésistible... »

Sophie, un peu gênée mais amusée, rougit légèrement. Elle haussait les épaules, feignant l'indifférence tout en souriant à Ndew. Mike, quant à lui, ne put s'empêcher de ressentir une pointe de... jalousie ? Il essaya de repousser cette pensée, mais un éclair de confusion passa dans son esprit. Pourquoi est-ce qu'il ressentait cela ? N'était-ce pas juste un compliment ?

Mike, forçant un sourire, essaya de cacher son malaise et détourna rapidement la conversation :
« Ah, Ndew, toujours à faire des compliments ! »
Puis, se tournant vers Sophie, il ajouta :
« Ce n'est pas plus que ce que j'ai dit tout à l'heure, je suis juste honnête. Tu te débrouilles bien. »

Mais au fond de lui, une petite voix persistait, une sensation étrange de se retrouver déstabilisé par l'attention que Sophie pouvait attirer. Il balaya rapidement cette pensée et se concentra sur la conversation, prenant une grande inspiration pour calmer son esprit. Il savait que c'était ridicule. Sophie était là pour se reconstruire, et il n'avait aucune raison de se laisser emporter par des émotions qu'il ne comprenait pas encore.

Il se dit qu'il allait mettre ça sur le compte de l'intensité des événements récents, et que ce sentiment passerait. Mais au fond, une petite graine de doute commençait à germer.

Fily se tenait dans le petit dojo de son coach, l'atmosphère calme mais tendue. Elle avait appris à gérer la douleur physique à travers ses séances de boxe et de self-défense, mais aujourd'hui, c'était quelque chose de différent. Son coach, un homme d'une cinquantaine d'années, calme et méthodique, l'avait invité à une session particulière : apprendre à se défendre avec des mots.

Il la regarda d'un air sérieux, enchaînant les mouvements fluides d'un kata avant de s'arrêter devant elle.

— "Tu as appris à te défendre physiquement, Fily. Mais il est temps de t'apprendre à défendre ton esprit et ton cœur." dit-il en posant les mains sur ses hanches.

Elle le regarda, incertaine. Son esprit, accablé par les traumas et les trahisons qu'elle avait subis, avait besoin de plus que de simples coups de poing pour guérir. Elle était prête à apprendre tout ce qu'il avait à lui enseigner, même si cela semblait étrange au début.

Soleil de mes nuits... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant