Partie 47.

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Mère Marème, consciente de l'influence grandissante de Fily sur son neveu, ne comptait pas rester passive. Depuis leur retour au Sénégal, elle avait observé chaque geste de Fily, analysé chaque mouvement. Elle savait que si elle ne faisait rien, sa position au sein de la famille Cherifa risquait de se voir érodée. Elle se jura de déstabiliser Fily, de la faire douter, de remettre en question sa place. Après tout, elle avait toujours vu Fily comme une simple interloper, une femme qui n'était pas digne de son neveu, et encore moins de son héritage.

Mère Marème commença à glisser des remarques subtiles, mais acerbes, dans ses conversations quotidiennes avec Fily. Lors de repas, elle insinuait que le rôle d'une femme mariée n'était pas d'être indépendante ou de mener des affaires, mais de prendre soin de son mari et de la maison. Chaque fois que Fily montrait une quelconque initiative ou autonomie, Mère Marème s'empressait de lui rappeler qu'elle n'était qu'une étrangère dans cette famille et qu'il était hors de question qu'elle dépasse les limites. Elle jouait sur la culpabilité, cherchant à faire douter Fily de sa place.

Elle s'assurait aussi de semer des discordes entre Fily et Mouhamadou. Par des paroles empoisonnées, elle faisait allusion à des imperfections qu'elle percevait dans le comportement de Fily, des « faiblesses » qu'elle savait que Mouhamadou ne pourrait ignorer longtemps. Elle évoquait des questions de fidélité, de priorités mal placées, insinuant que Fily se laissait trop absorber par ses propres désirs et ambitions, au lieu de se concentrer sur le bien-être de son mari.

Mère Marème utilisa également un autre stratagème : se rapprocher de Sophie. Elle savait que si elle arrivait à tordre l'esprit de Sophie, elle pourrait en faire une alliée contre Fily. Elle commença à complimenter Sophie sur sa beauté, sa discrétion et sa manière de se tenir, tout en insistant sur le fait que Sophie, en tant que "sœur" de Fily, avait le devoir de veiller sur elle et de la guider. Peu à peu, elle se glissa dans les conversations privées de Sophie, alimentant ses doutes sur Fily et son comportement. Mère Marème savait que si elle arrivait à diviser ces deux femmes, elle détruirait une grande partie de l'influence que Fily avait sur son mari et sa famille.

Mais Mère Marème ne s'arrêta pas là. Elle chercha à isoler Fily des autres membres de la famille. Elle réussit à convaincre certains proches de l'inviter chez eux sous des prétextes bienveillants, mais dans le but de l'éloigner du cercle familial immédiat et de la faire paraître comme une étrangère. À chaque opportunité, elle rappelait à Fily qu'elle n'était qu'une invitée, que la maison de Mouhamadou n'était pas la sienne, et qu'elle n'avait pas les droits d'une épouse légitime.

Cependant, Mère Marème ne savait pas que Fily était plus résiliente qu'elle ne le pensait. Bien que ces attaques subtiles commencent à l'affecter, Fily ne comptait pas se laisser faire. Elle savait que sa place dans cette famille était légitime, et si Mère Marème voulait la déstabiliser, elle serait prête à se battre pour son mariage, pour son bonheur et pour sa place en tant qu'épouse.

Fily décida de garder une certaine distance avec sa belle-mère, mais en même temps, elle observa attentivement chaque mouvement de Mère Marème. Elle savait que la guerre psychologique ne faisait que commencer.

Mère Marème, profitant de son rôle de malade, savait exactement comment manipuler la situation pour jeter de l'huile sur le feu. Alors que Fily avait innocemment accepté de lui préparer la bouillie mil, croyant qu'elle voulait réellement se reposer et se soigner, Mère Marème avait un tout autre plan en tête. Elle savait que si elle arrivait à provoquer une confrontation devant Mouhamadou, cela ébranlerait son autorité dans le ménage et rendrait Fily plus vulnérable.

Alors que Fily, préparant le dîner dans la cuisine, s'affairait à concocter un plat de vermicelle avec de la viande, Mère Marème, avec une fausse expression de faiblesse, l'appela. Mais avant même que Fily ne puisse poser la question ou comprendre, elle lui dit d'un ton méprisant qu'elle n'avait plus envie de la bouillie, qu'elle allait manger ce qu'elle préparait pour le dîner. Fily, n'ayant pas d'autre choix, se contenta de faire ce qu'on lui demandait, tout en restant silencieuse.

Soleil de mes nuits... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant