Partie 59.

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Adèle Lawson était assise dans son bureau improvisé, une petite pièce discrète à l'arrière d'un restaurant local. La lumière tamisée de la lampe éclairait à peine la pile de dossiers et de notes qu'elle avait accumulés au fil des mois. Chaque document, chaque indice, la rapprochait un peu plus de son objectif : retrouver sa fille disparue.

Le tic-tac de l'horloge semblait assourdissant dans le silence. Elle était nerveuse. Cela faisait des jours qu'elle attendait les résultats d'une analyse cruciale. Une analyse d'ADN qui pouvait tout changer.

La porte s'ouvrit doucement, laissant entrer un de ses hommes de confiance. Il portait une enveloppe scellée.

— C'est là, madame Lawson. Les résultats que vous attendiez. Sa voix était calme, mais il savait que ce moment était lourd de conséquences.

Adèle se redressa, tendant une main tremblante pour attraper l'enveloppe. Elle la fixa quelques secondes, hésitant à l'ouvrir. Et si c'était un autre faux espoir ? Elle en avait eu tant. Mais cette fois, quelque chose au fond d'elle lui disait que c'était différent.

Elle déchira l'enveloppe avec précaution, sortant une feuille imprimée. Ses yeux balayèrent les lignes de texte, s'arrêtant sur les mots clés qu'elle cherchait :

"Résultat de l'analyse ADN : Correspondance positive à 99,99 %."

Adèle sentit son souffle lui manquer. Sa main trembla légèrement alors qu'elle reposait la feuille sur la table. Ses pensées se brouillaient. Elle relut les mots, encore et encore, comme si elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle voyait.

— C'est elle... murmura-t-elle, presque inaudiblement. Ma fille... Je l'ai retrouvée.

Son homme, qui avait attendu en silence, observa la transformation sur son visage. De la surprise, à l'émotion, puis à une détermination glaciale.

— Où est-elle ? demanda-t-elle finalement, sa voix redevenue ferme.

— D'après nos sources, elle est toujours entre les mains de la secte, probablement à Thiès ou dans ses environs. Nous travaillons sur un emplacement exact.

Adèle ferma les yeux un instant, prenant une profonde inspiration. Cela faisait des années qu'elle vivait dans l'incertitude, dans la douleur de ne pas savoir si sa fille était vivante ou morte. Maintenant, elle avait une certitude, et cela réveillait une rage qu'elle croyait enfouie.

— Très bien, intensifiez les recherches. Trouvez-moi un nom, une adresse, n'importe quoi. Je ne veux plus d'hypothèses. Je veux des faits.

Son homme hocha la tête et quitta la pièce. Adèle resta seule avec ses pensées. Elle passa une main sur son visage, essayant de contenir les larmes qui menaçaient de couler. Mais ce n'était pas le moment de faiblir. Pas encore. Pas tant que sa fille ne serait pas dans ses bras.

Elle se leva, le regard dur et décidé. Cette fois, elle ne laisserait rien ni personne lui barrer la route. La secte avait peut-être pris sa fille, mais elle allait les faire payer. Jusqu'au dernier.



Pendant ce temps, Mouhamadou était dans un état d'agitation qu'il n'avait jamais connu. Depuis la disparition de Fily, il ne trouvait plus de répit. Chaque minute semblait une éternité, et chaque instant passé loin d'elle ravivait son inquiétude et sa colère.

Il s'était enfermé dans son bureau, le visage tendu, scrutant la moindre information qu'il pouvait obtenir. Les membres de son réseau personnel, des hommes de confiance qu'il avait mobilisés, envoyaient des rapports sporadiques, mais aucun ne contenait de véritables pistes.

Sur son bureau, une photo de Fily souriante et rayonnante avant tous ces événements. Il passa ses doigts dessus, son regard s'assombrissant.

— Où es-tu, Luna ? murmura-t-il, la voix brisée.

Soleil de mes nuits... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant