Soleil de mes nuits...

Partie 49.

Dans son appartement faiblement éclairé, Pape était debout, figé, fixant la carte qu'il tenait entre ses doigts tremblants. Adèle Lawson. Le nom résonnait dans sa tête comme une énigme, une nouvelle pièce du puzzle complexe de sa vie.

Derrière lui, Dior, toujours convalescente, l'interpellait doucement :

— Qui c'était, Pape ?

Il hésita, rangeant rapidement la carte dans sa poche arrière.

— Rien, Dior. Juste des ennuis supplémentaires.

Dior se redressa péniblement, ses blessures encore douloureuses mais en voie de guérison.

— Pape, on doit être prudents. Ces gens te traquent depuis des mois. Si cette femme te connaît aussi bien qu'elle le prétend, elle pourrait être un danger.

Pape croisa les bras, son visage assombri par une colère et une peur qu'il peinait à dissimuler.

— Tu crois que je ne le sais pas ? Mais elle... Elle savait tout de moi. Elle connaît mes parents, la secte. Peut-être qu'elle sait même comment m'en sortir...

Dior fronça les sourcils, méfiante.

— Ou peut-être qu'elle veut t'utiliser, comme ton père.

Pape se détourna, frustré. Il avait l'habitude d'être traqué, mais cette femme était différente. Elle n'était pas là pour le capturer ou pour le tuer. Du moins, pas encore.

Quelques heures plus tard, après avoir verrouillé chaque entrée de l'appartement et caché son arme près de lui, Pape ressortit la carte. Il observa les lettres imprimées : Adèle Lawson. Juste en dessous, un numéro et une adresse à Dakar.

— Qu'est-ce que tu veux, Adèle ? murmura-t-il pour lui-même.

Il posa la carte sur la table, son esprit bouillonnant de questions. Si cette femme en savait autant sur lui, elle était soit une alliée inattendue, soit une menace à éliminer.

Mais dans l'ombre de sa paranoïa, une pensée perça comme une lueur : peut-être qu'elle pouvait l'aider à mettre un terme à cette traque incessante. Peut-être qu'elle détenait des réponses sur cette secte et sur la malédiction qui pesait sur lui depuis sa naissance.

Dior, à moitié endormie sur le canapé, murmura :

— Pape, quoi que tu décides, ne fais pas confiance trop vite.

Son avertissement résonna dans l'esprit de Pape. Il serra la carte une dernière fois avant de la poser sur la table.

— Je sais, Dior... Je sais.

Il se leva, scrutant les ténèbres de l'appartement par la fenêtre. Le sentiment d'être coincé entre plusieurs dangers grandissait en lui. Son père, la secte, et maintenant cette femme mystérieuse. Mais s'il voulait reprendre le contrôle de sa vie, il devait jouer toutes ses cartes.

Le lendemain matin, Pape sortit tôt, laissant Dior se reposer. Avec précaution, il trouva un téléphone public et composa le numéro inscrit sur la carte. Après deux tonalités, une voix féminine, froide et assurée, répondit :

— Adèle Lawson.

Pape hésita, sa gorge sèche.

— C'est... c'est Pape Diop.

Un court silence s'installa, puis la voix reprit, teintée d'une pointe d'expectative :

— Je savais que tu m'appellerais. Viens à Dakar. L'adresse est sur la carte.

— Pourquoi je devrais venir ? rétorqua Pape, méfiant.

— Parce que tu n'as pas d'autre choix, répondit Adèle calmement. Si tu veux rester en vie et protéger celle que tu caches, tu dois écouter ce que j'ai à dire.