— Il n'a pas le choix ! rugit Seydina. Tu crois que je vais laisser tout ce que j'ai construit tomber en ruines parce que Khalifa veut jouer au rebelle ?Mariétou se leva calmement, mais ses gestes étaient empreints de défi.
— Et toi, tu crois que tu peux diriger sa vie comme tu diriges tes employés ? C'est ton fils, pas ton esclave, Seydina. Je soutiendrai toujours ses choix, que cela te plaise ou non.
Les mots frappèrent Seydina comme une gifle. Il serra les poings, cherchant à se contenir, mais la colère le submergeait.
— Tu es vraiment têtue, Mariétou. À cause de toi, il est devenu un garçon faible. Si tu ne le raisonnes pas, je vais le déshériter, et il pourra se débrouiller seul.
Mariétou éclata d'un rire amer.
— Déshériter ton propre fils ? Bien sûr, Seydina, vas-y. C'est tout ce que tu sais faire : abandonner les gens. Comme tu as abandonné Malaado, n'est-ce pas ?
Le visage de Seydina s'assombrit instantanément.
— Ne prononce pas son nom ! Tu ne sais rien de cette histoire. Rien !
— Je sais assez, Seydina, rétorqua Mariétou avec une froideur tranchante. Je sais que tu l'as abandonnée quand elle avait besoin de toi. Et maintenant, tu veux que je regarde tranquillement pendant que tu détruis ton fils ? Jamais.
Seydina fit un pas vers elle, ses yeux brûlants de rage, mais il se reprit au dernier moment.
— Tu devrais vraiment apprendre à te taire, Mariétou. Il y a des choses que tu n'es pas prête à entendre, crois-moi.
Il tourna les talons et quitta la pièce en claquant violemment la porte. Mariétou, bien qu'ébranlée par la confrontation, resta immobile, les yeux fixant l'endroit où il venait de disparaître.
— Tu peux crier tant que tu veux, Seydina, murmura-t-elle pour elle-même. Je protégerai mon fils, quoi qu'il en coûte.
Fily, vêtue d'une robe ample qui soulignait à peine son ventre arrondi, sortit du cabinet de la gynécologue avec Mouhamadou, un sourire léger sur le visage. Tout s'était bien passé, et le bébé semblait en parfaite santé. Mouhamadou, toujours protecteur, lui tenait la main avec une douceur rassurante.
— Tu vois, tout va bien, mon amour, murmura-t-il.
Elle hocha la tête, mais son regard s'arrêta brusquement sur une silhouette familière au bout du couloir. Une femme au ventre proéminent avançait lentement, accompagnée d'un homme qu'ils ne connaissaient que trop bien.
— Rokhaya... ? souffla Fily, stupéfaite.
Rokhaya releva la tête en entendant son prénom. Ses yeux s'écarquillèrent en reconnaissant Fily et Mouhamadou. Elle était visiblement enceinte, tout comme Fily, et son ventre témoignait d'une grossesse bien avancée. L'homme à ses côtés, d'allure fière, posa une main protectrice sur son dos.
Le temps sembla s'arrêter. Rokhaya, mal à l'aise, hésitait entre détourner le regard ou venir vers eux. Finalement, c'est Fily qui prit les devants et avança, son mari sur ses talons.
— Rokhaya... c'est toi ? demanda Fily, la voix mêlée de surprise et d'une pointe d'ironie. Cela fait longtemps.
— Fily, Mouhamadou... répondit Rokhaya avec un sourire forcé. Elle posa une main sur son ventre, comme pour se protéger, et lança un regard furtif à son mari. Quelle coïncidence de vous croiser ici.
— On peut dire ça, rétorqua Fily en croisant les bras, un sourcil relevé.
Mouhamadou resta silencieux, son visage impassible, mais son regard pesait sur Rokhaya et son mari.
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Soleil de mes nuits...
General FictionSoleil de mes nuits est une plongée captivante dans les méandres de la trahison, de la rédemption et du pouvoir des liens invisibles qui nous unissent. Au cœur de cette histoire se trouvent Fily, une femme brisée par les ténèbres de son passé, et Mo...